Par Mehenna Hamadouche (*)
Le blocage par les Occidentaux des résolutions russe et brésilienne pour le règlement pacifique de la «crise israélo-palestinienne», pendant les réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, a démontré l’approche néocoloniale des principaux Etats de l’Occident envers le processus de paix au Moyen-Orient.
Washington, on le sait depuis longtemps, provoque des guerres là où les conditions s’y prêtent, pour trouver un exutoire au désastre économique que vivent les Etats-Unis, et détourner l’attention de la mascarade politique interne que cette prétendue puissance mondiale, qui n’a jamais remporté une guerre, traverse depuis l’avènement au pouvoir du burlesque Donald Trump et sa succession par le sénile Joe Biden.
Ce que l’establishment américain cherche à imposer, c’est une soumission de l’Iran, après avoir réussi, sans coup férir, à jeter des pays arabes, l’un après l’autre, dans les bras de l’entité sioniste.
Avec les massacres impunis que le régime criminel de Tel-Aviv est en train de commettre à Ghaza, les Etats-Unis veulent que leur soient définitivement subordonnés des pays comme l’Arabie Saoudite, qui commençait à échapper à leur contrôle, les Emirats arabes unis, instrument de la normalisation, l’hypocrite Qatar, plus grande base militaire américaine hors Etats-Unis, et l’Egypte qui se veut une puissance régionale mais qui ne survivrait pas un jour sans la charité américaine.
La guerre qui fait rage au Proche-Orient actuellement est la conséquence directe d’une série de mesures contraires à la légalité internationale, dont les Etats-Unis et Israël se sont rendu coupables et qui allaient inexorablement provoquer une déflagration dans la région.
A commencer par le transfert de l’ambassade américaine à El Qods occupée. Les accords d’Abraham, qui allaient intégrer d’autres pays arabes, notamment l’Arabie Saoudite, ont achevé de pousser les Palestiniens à reprendre leur destin en main et à mettre fin à une tendance géopolitique qui allait enterrer leur cause juste.
La situation à l’intérieur des Territoires palestiniens occupés, notamment dans cette prison à ciel ouvert qu’est Ghaza, ne pouvait que provoquer le passage à l’acte d’une population ghazaouie assiégée, affamée et brimée des décennies durant, sans que l’ONU ou la communauté internationale bougent le petit doigt devant les atteintes permanentes à leurs droits les plus élémentaires par le régime d’apartheid de Tel-Aviv.
La solution à deux Etats vivant côte à côte pacifiquement, prônée à New York, n’a aucune chance d’aboutir tant que les pays qui composent la très néfaste Organisation des Nations unies persistent à palabrer au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, pendant qu’Israël continuait à étendre ses colonies et à rogner des territoires palestiniens entiers. Face à cette terrible réalité, les Palestiniens ne pouvaient que réagir.
Et c’est le Hamas qui a pris cette responsabilité, même si le prix à payer est lourd face à une puissance occupante fasciste et inhumaine. Ce n’est pas un hasard si le président colombien, Gustavo Petro, a comparé la déclaration insultante du ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, qui a traité les Palestiniens d’«animaux», à celle du régime nazi qui utilisait les mêmes qualificatifs ignobles à l’égard des juifs martyrisés durant la Seconde Guerre mondiale.
Le ministre israélien a, toutefois, le mérite de tomber le masque et de montrer ce que les Israéliens sionistes pensent réellement des Arabes et des musulmans. Ces mêmes Arabes dont certains régimes ont couru tête baissée vers une humiliante normalisation, en dépit de son rejet total par leurs peuples. Chemin faisant, Israël, et derrière lui les pays de l’OTAN, dévoile au grand jour ses véritables intentions dans la région.
Ces visées néocoloniales ont été exprimées par Jens Stoltenberg, le patron de l’Alliance atlantique, qui a justifié la présence militaire au Moyen-Orient, où deux gros porte-avions ont été dépêchés par l’armée américaine, révélant, par là-même, les véritables objectifs des Etats-Unis, dont le président et le secrétaire d’Etat ont volé à la rescousse du régime de Tel-Aviv, auquel ils ont tracé la feuille de route à suivre par Benyamin Netanyahu et son gouvernement composé de barbares fanatiques.
La stratégie adoptée par l’armée israélienne sous la supervision et les directives du Pentagone démontre clairement que la guerre dans la région n’en est qu’à ses débuts et que le maintien d’une tension permanente dans cette partie sensible du monde est l’objectif final du couple américano-israélien. L’ONU, la Ligue arabe, l’OCI et toutes les organisations des droits de l’homme doivent faire front à cet affront qui n’a que trop duré et qui menace la paix dans le monde.
M. H. (*) Journaliste