Plusieurs syndicats avaient lancé cet appel : Une grève de deux jours dès aujourd’hui

26/04/2022 mis à jour: 01:31
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Au-delà du mot d’ordre de grève en soi, cette action est également un pari pour les organisations syndicales qui font face à une «mise en garde» émise par le ministère du Travail.

C’est aujourd’hui que débutera la grève de deux jours à laquelle ont appelé les syndicats du secteur de la Fonction public. La déclaration a été signée le 16 avril par 29 organisations syndicales qui ont été rejointes, par la suite, par d’autres syndicats.

La protestation des travailleurs est en lien, bien entendu, avec la détérioration du pouvoir d’achat qui s’est accentuée ces derniers temps avec une hausse très importante des prix des produits alimentaires et autres.

Les revendications de ce collectif, dont font partie, entre autres, des syndicats du secteur de l’éducation, à l’image du Cnapeste, CLA, SNTE, Satef ou Snapeste, de celui de la santé, comme le SNPSP ou le SNCCSP, ainsi que des entités activant dans d’autres secteurs, s’articulent autour de «l’augmentation de la valeur du point indiciaire de 45 à 100 DA, la mise en place d’un observatoire national pour la préservation du pouvoir d’achat ainsi que l’ouverture du dossier du régime indemnitaire pour la révision des primes allocations et l’actualisation de la prime de zone par rapport à l’actuel salaire de base et non celui de 1989».

Les décisions prises récemment par les pouvoirs publics de réduire l’IRG, une disposition prise dans la loi de finances 2022, et de réviser la grille du point indiciaire (le nouveau texte prévoit une augmentation de 50 points indiciaires pour tous les fonctionnaires, ce qui se traduirait, selon toute vraisemblance, par une hausse du salaire de 2250 DA) n’ont pas apparemment satisfait les représentants des travailleurs.

La décision relative au point indiciaire, d’après les syndicats, «ne pourra rééquilibrer le pouvoir d’achat des citoyens dans un contexte marqué par une forte flambée des prix des produits de large consommation». Même chose pour ce qui est des retraités, non satisfaits également des dernières hausses, dont une organisation (OSRA) a appelé ses membres à «rejoindre» ce mouvement de grève.

Désamorcer la crise

Et au-delà du mot d’ordre en soi, cette action est également un pari pour les organisations syndicales qui font face à une «mise en garde» émise par le ministère du Travail qui, le 21 avril, a rendu public un communiqué dans lequel il relève que «la Confédération des syndicats algériens (CSA) n’a pas reçu à ce jour le récépissé d’enregistrement de sa déclaration de constitution lui permettant d’activer légalement», alors que «la coordination syndicale, dénommée Syndicats algériens du secteur de la Fonction publique (SASFP), n’est pas une organisation syndicale reconnue au sens des dispositions de la loi n°90-14». Cela ne semble pas, a priori, faire revenir les syndicats sur leur décision.

C’est probablement dans le but de «désamorcer» la crise qui se profile que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, samedi 23 avril, une augmentation des salaires et de l’allocation chômage, qui interviendra, d’après lui, «d’ici la fin de l’année et entrera en vigueur début janvier 2023», ce qui dépendra des «résultats définitifs des recettes nationales devant être réalisées à fin 2022».

Dans tous les cas de figure, la détérioration du pouvoir d’achat due à la hausse continue des prix des produits alimentaires a affecté beaucoup d’Algériens. Les syndicats autonomes, mais d’autres aussi, comme les unions UGTA des wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou, qui avaient lancé un appel à une grève pour les 24 et 25 avril, estiment que les dernières décisions, relatives à l’IRG, le point indiciaire et les retraites, ne peuvent aucunement combler l’érosion des budgets des ménages enregistrée ces derniers mois.

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