Grosse frayeur mondiale vendredi dernier quand soudainement le monde informatique s’est fait l’écho d’une panne immense qui, dans la journée, a commencé à s’étendre à nombre de pays n’épargnant pas des secteurs économiques névralgiques et provoquant ainsi des désagréments sociaux très importants.
La panne informatique géante a perturbé les aéroports, les marchés financiers, les médias et mis des travailleurs du monde entier au chômage technique. Les problèmes demeuraient en partie samedi. La panne a touché 8,5 millions d’ordinateurs sous Windows, a déclaré Microsoft samedi.
«Nous estimons actuellement que la mise à jour de CrowdStrike a affecté 8,5 millions d’appareils Windows, soit moins d’1% de toutes les machines Windows», a indiqué le géant du cloud (informatique à distance). Que s‘est-il réellement passé ? Une attaque numérique comme le soupçonnent certains dans les premiers temps de la crise qui s’est emparé progressivement des pans entiers de l’économie et semé la pagaille dans les aéroports internationaux , sur les chaînes de télévision et sur les marchés financiers ?
Cette panne est sans précédent, assurent les experts et pensent que cette affaire fera date. La source semble être donc non pas une attaque cybernétique telle que l’on appréhendait au début mais une histoire d’une mise à jour défectueuse, sur les systèmes d’exploitation de Windows de Microsoft, d’une solution informatique. En cause, le groupe américain de cybersécurité CrowdStrike. Le PDG de cette entreprise a tenu à présenter ses excuses personnelles à tous ceux qui ont été touchés.
«Je tiens à m’excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes qui ont été touchés», a, selon les médias, déclaré George Kurtz, le PDG de CrowdStrike, sur la chaîne américaine CNBC vendredi. «Nous comprenons comment ce problème s’est produit et nous effectuons une analyse approfondie des causes», écrit aussi, dans un blog, CrowdStrike. «Nous mettrons à jour, a-t-il indiqué, nos conclusions (...) au fur et à mesure que l’enquête progresse.»
Plus globalement, la situation s’éclaircit dans le ciel mondial. L’activité reprend graduellement dans certains aéroports, notamment en Asie, comme en Corée du Sud, à Singapour ou à Hong Kong où la situation est quasi-normale le vendredi soir. Au Japon, «cinq vols» opérés par la compagnie low-cost Jetstar sont perturbés samedi.
L’aéroport international de Berlin, le plus touché en Allemagne, fonctionne à nouveau presque normalement. Aux Etats-Unis, les services d’urgence dans au moins trois États ont été touchés et 2400 vols ont été annulés vendredi. Quelque 1280 liaisons, selon la presse, restaient annulées samedi aux Etats-Unis. Inquiètes, les bourses mondiales ont reculé.
Dans un monde peu sûr actuellement, la moindre petite panne de cette importance risque de créer la panique. La cybersécurité n’a jamais autant pris une place prépondérante comme depuis la percée du numérique dans l’économie mondiale et le pouvoir de plus en plus affirmé de l’IA et des usages qu’on lui destine à l’avenir. Il y aura certainement un avant et un après cette affaire. Le monde sera-t-il prêt à changer son logiciel de sécurité pour se prémunir contre de nouvelles surprises ?