Plus de 250 attaques contre les hôpitaux de Ghaza, selon l’OMS : Des dizaines de nourrissons en danger de mort

12/11/2023 mis à jour: 00:54
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L’armée d’occupation israélienne a ciblé volontairement des dizaines d’hôpitaux de l’enclave palestinienne

L’armée israélienne continue de bombarder les hôpitaux de Ghaza où sont piégés des milliers de blessés, des femmes et des enfants essentiellement, ainsi que des personnes déplacées.

 Elle a en effet poursuivi, vendredi et hier, ses bombardements aux abords et sur les cours extérieures des hôpitaux indonésien et Al Shifa à Ghaza, où l’électricité a été complètement coupée en raison de l’épuisement complet du carburant, a rapporté l’agence de presse palestinienne Wafa.

Des bombes au phosphore blanc, interdites par les traités internationaux, ont de nouveau été larguées sur les quartiers proches des complexes hospitaliers ghazaouis et sur le camp d’Al Sate, a indiqué la même source. 
Des raids de l’aviation ont ciblé hier le service de chirurgie du complexe médical Al Shifa, le plus grand de la ville de Ghaza.

 Selon le ministère de la Santé palestinien, «39 bébés en soins intensifs à l’hôpital Al Shifa sont en danger de mort en raison d’une insuffisance d’oxygène et cela a causé le décès d’un nourrisson». «Si du carburant n’est pas livré aux hôpitaux, cela équivaudra à une condamnation à mort pour les autres», a déclaré le directeur de l’information au ministère, Muhammad Al Awawda, cité par l’agence Anadolu. La ministre palestienne de la Santé, Mia Al Kaila, a affirmé qu’«Israël commet un crime de guerre et un génocide dans la Bande de Ghaza, en assiégeant et en bombardant des hôpitaux». 

Elle a, en outre, alerté sur le fait de persister à vouloir priver les hôpitaux de carburant ce qui «serait une condamnation à mort pour les patients, et que les incubateurs ne pourraient continuer à fonctionner faute de carburant». Et d’ajouter : «Maudite soit la communauté internationale qui ne peut pas arrêter la machine de destruction et de massacre des malades et des blessés dans les hôpitaux. Tout cela se passe sous les yeux du monde.» Mia Al Kaila a précisé que 20 des 35 hôpitaux ont cessé de fonctionner en raison des bombardements israéliens et du manque de carburant.
 

«Fosse commune»

L’hôpital Al Nasr a été directement bombardé, ce qui a entraîné la destruction de panneaux solaires, provoquant l’interruption de l’électricité et de l’eau, a-t-elle souligné. «Si nous survivons... demain (aujourd’hui, ndlr), nous prévoyons d’établir une fosse commune dans le complexe d’Al Shifa afin d’inhumer les morts, car il nous est impossible de sortir pour les enterrer», a affirmé à des médias palestiniens le directeur général des hôpitaux de Ghaza. 

«L’occupation israélienne a coupé toutes les voies de communication entre les hôpitaux et entre ces derniers et les équipes d’ambulances», a révélé, pour sa part, le porte-parole de l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa. «Al Shifa a été visé toute la nuit par d’intenses tirs d’artillerie, comme d’autres hôpitaux de la ville de Ghaza», a déclaré hier à l’AFP son directeur, Mohammed Abou Salmiya. Il a précisé que les ambulances n’avaient pas pu aller chercher des «dizaines de morts» et «des centaines de blessés» à cause «des tirs et des projectiles».

 Une vidéo de médecins effectuant des opérations chirurgicales dans l’obscurité à l’hôpital Al Qods, mise en ligne par le ministère de la Santé palestinien, montre toute l’étendue de la catastrophe humanitaire en cours dans les structures de santé à Ghaza. Le désastre humanitaire provoqué par l’agression israélienne contre Ghaza a encore fait réagir, vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le système de santé de la Bande de Ghaza est «à genoux», a alerté le patron de l’OMS devant le Conseil de sécurité de l’ONU. «La situation sur le terrain est impossible à décrire : des couloirs d’hôpitaux où s’entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux», a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus, comptabilisant «plus de 250 attaques» sur des établissements de santé à Ghaza et en Cisjordanie depuis le début de l’agression sioniste.
 

Des snipers tirent sur les ambulances

Le directeur du Croissant-Rouge palestinien, Marwan Jilani, a dénoncé la situation à l’hôpital d’Al Qods, qui a subi vendredi des tirs de soldats d’élite de l’armée israélienne. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exhorté, lui, à cesser la destruction des hôpitaux à Ghaza, soulignant que le système de santé avait désormais atteint un «point de non-retour», ce qui met en danger la vie de milliers de personnes. «La destruction des hôpitaux à Ghaza devient insupportable et doit cesser. La vie de milliers de civils, de patients et de membres du personnel médical est en danger», a déclaré dans un communiqué William Schomburg, chef de la sous-délégation du CICR à Ghaza. Il a souligné que les hôpitaux pour enfants n’ont pas été épargnés par la violence, notamment l’hôpital Nasser, lourdement endommagé par les hostilités, et l’hôpital Rantisi, qui a dû cesser ses activités. 

Par ailleurs, la secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao), Roula Dashti, a annoncé vendredi que le nombre d’enfants tués dans la Bande de Ghaza en un mois, estimé à 4300, dépasse le nombre total d’enfants tués en conflits armés dans 22 pays depuis 2020. 

L’ONG israélienne Physician Sfor Human Rights-Israel a rapporté hier en fin d’après-midi que «deux bébés prématurés (étaient) morts» après l’arrêt forcé des soins intensifs néonataux faute d’électricité à l’hôpital Al Shifa, assiégé par l’armée israélienne. Il y a aussi «un vrai risque pour la vie des 37 autres bébés prématurés» de ce service, a averti l’ONG. 

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a indiqué dans un communiqué que la vie d’un million d’enfants à Ghaza «ne tient qu’à un fil» et que les services de santé pour enfants s’effondrent presque dans toute la Bande de Ghaza. 

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