Les Jeux méditerranéens d’Oran viennent de s’achever en apothéose pour nos représentants, avec des objectifs largement dépassés tant sur le nombre des médailles obtenues que sur le classement général par nations, grâce exclusivement aux sports individuels et de combat.
Ces Jeux ont donné des moments impressionnants qui resteront longtemps gravés dans les mémoires. Ils ont aussi permis aux Algériens de découvrir des sports pas trop médiatisés et qui ont brillamment surpris, tels le badminton et l’haltérophilie notamment.
Les résultats réalisés, grâce aux moyens multiformes et considérables déployés par les pouvoirs publics, pour la préparation des sportifs, fruit de plusieurs années de labeur pour certains, ont laissé entrevoir un fort potentiel, des exploits, du talent, du courage, de la combativité et le dépassement de soi chez beaucoup de sportifs qui s’arrachent le cœur et les tripes dans des duels sans merci, pour s’imposer lors de finales stressantes comme on l’a vu en boxe, judo, lutte, karaté, athlétisme, portés par un public en or, impressionnant et passionné.
Cet état d’esprit a rendu possible un succès historique bien au-delà des ambitions de la délégation, avec toutefois des ratages et des inquiétudes dans certains sports qui ont peiné à exister dans ces Jeux, et dont il faut impérativement situer les causes de l’échec.
Il s’agira, par conséquent, de capitaliser ce succès, dès lors que les regards sont portés à présent sur les Jeux olympiques de Paris 2024 et le bilan des JM qui doit se faire par les structures concernées devrait tirer les enseignements stratégiques et s’inscrire dans une perspective structurante pour 2024.
Dans ce cadre, il y a lieu, dans les brefs délais, d’engager une réflexion sur le pilotage stratégique des projets olympiques 2024 en envisageant des modes d’organisation et des stratégies d’accompagnement, en particulier la planification de la préparation du pôle de sportifs identifiés, pour lesquels l’accès aux podiums olympiques est très accessible.
Nous pourrions citer, notamment, les coureurs du 800m : Djamel Sedjati, Yassine Hethat, Slimane Moula et le sauteur Yasser Triki en athlétisme, l’haltérophile Bidani, les boxeuses Khelif Imène et Ichrak, les lutteurs Sid Azzara et Fergat, le nageur Djaouad Syoud. Pour rappel, le karaté n’est pas inscrit au programme des JO de Paris 2024.
Evidemment, l’exellence sportive et la consécration dans les grandes compétitions de référence à venir, mondiales et olympiques, qui sont d’un niveau trop élevé, ne laissent aucune place à l’improvisation et dès lors que nous sommes au seuil de l’année préolympique, il s’avère nécessaire et urgent de prendre, dès à présent, toutes les mesures visant à mettre en place une planification plus progressive jusqu’aux Jeux olympiques avec une montée en puissance de la préparation des sportifs précités considérés comme de véritables candidats aux podiums olympiques.
Pour ce faire, il serait plus qu’opportun et judicieux de mettre en place le cadre institutionnel lié à cette démarche en procédant à la réactivation de la Commission nationale du sport d’élite et de haut niveau et de détection des talents sportifs, instituée par décret exécutif du 3 janvier 2016, laquelle, de par ses missions, ses attributions, et sa composition, se trouve être tout indiquée comme structure de veille pour gérer cette importante opération de suivi permanent de la gestion du dossier Jeux olympiques de Paris 2024 en la dotant des moyens nécessaires à son fonctionnement.
C’est aussi l’une des voies adoptées par les pouvoirs publics pour la prise en charge et le suivi du sport d’élite et de haut niveau.
Abdelmadjid Djebbab