L’AIE et l’OPEP diffèrent également sur les perspectives de demande à moyen et long termes. L’AIE s’attend à ce que la demande de pétrole culmine d’ici 2030, alors que l’OPEP pense que la consommation de pétrole continuera d’augmenter au cours des deux prochaines décennies et ne prévoit pas de pic.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les pays consommateurs, envoient encore une fois, à l’occasion de la publication de leurs rapports mensuels respectifs sur le marché pétrolier, des signaux divergents sur la solidité du marché en 2024.
Alors que l’Opep demeure optimiste quant aux perspectives économiques mondiales confirmant sa prévision d’une croissance relativement forte de la demande mondiale de pétrole en 2024. Déclarant qu’il y a de fortes chances que l’économie mondiale réalise de meilleurs résultats que ceux prévus cette année, l’AIE abaisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière pour 2024, creusant ainsi l’écart avec l’OPEP, en termes de perspectives de demande mondiale pour cette année.
L’Opep estime que «la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait se maintenir en 2025 robuste à 1,8 mb/j en glissement annuel, inchangé par rapport à l’évaluation du mois précédent.
La demande au sein de l’OCDE devrait croître de 0,1 mb/j en glissement annuel, tandis que la demande dans les pays non membres de l’OCDE devrait augmenter de 1,7 mb/j», peut-on lire dans le rapport. Pour sa part, l’AIE estime que «la demande mondiale de pétrole augmentera de 1,1 million de barils par jour (b/j), cette année, soit une baisse de 140 000 b/j par rapport aux prévisions précédentes, et ce en raison en grande partie la faiblesse de la demande dans les pays développés de l’OCDE», indique le porte-parole économique de l’OCDE.
En comparaison avec les 2,25 millions de b/j prédis par l’Opep pour 2024, la différence est de 1,15 million de b/j, ce qui représente environ 1% de la demande mondiale. L’écart des prévisions entre l’AIE et l’OPEP est désormais le plus important depuis au moins 2008, selon Reuters. Les deux organisations sont cependant un peu plus proches dans leurs projections pour 2025.
L’AIE a légèrement relevé son estimation de croissance de la demande de pétrole à 1,2 million de b/j, tandis que l’OPEP a laissé inchangée sa prévision de 1,85 million de b/j pour l’année prochaine.
Par ailleurs, alors que l’OPEP s’est montrée optimiste quant aux perspectives économiques mondiales, tablant sur des prévisions de croissance économique mondiale pour 2024 et 2025 respectivement à 2,8% et 2,9%, l’AIE se montre plus prudente.
«Bien que les perspectives économiques de la demande mondiale se soient améliorées depuis la fin de l’année dernière, l’inflation persistante dans les principales économies occidentales a poussé les investisseurs à revoir à la baisse leurs attentes en matière de baisse des taux d’intérêt des banques centrales», déclare l’AIE. L’AIE et l’OPEP diffèrent également sur les perspectives de demande à moyen et long termes.
L’AIE s’attend à ce que la demande de pétrole culmine d’ici 2030, alors que l’OPEP pense que la consommation de pétrole continuera d’augmenter au cours des deux prochaines décennies et ne prévoit pas de pic.