Perspectives économiques des pays d’Afrique subsaharienne : Une éclaircie à l’horizon, selon le FMI

05/11/2023 mis à jour: 03:40
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L’année en cours est une nouvelle année difficile pour l’activité économique des pays d’Afrique subsaharienne, avec une croissance qui devrait chuter pour la deuxième année consécutive, selon un rapport sur les perspectives régionales du Fonds monétaire international (FMI). 

Le choc inflationniste survenu à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine a suscité des hausses des taux d’intérêt dans le monde entier, ce qui a entraîné un ralentissement de la demande internationale, une hausse des écarts de rendement sur les obligations souveraines et des pressions persistantes sur les taux de change, indique le rapport.

 Il en résulte, ajoute-t-il, que la croissance, en 2023, devrait chuter pour la deuxième année consécutive, en s’établissant à 3,3% contre 4,0 % l’an passé. Cependant, la publication du FMI estime que l’activité devrait repartir à la hausse dans la région en 2024 et afficher un taux de croissance de 4,0 %, en augmentation dans les quatre cinquièmes des pays d’Afrique subsaharienne, et les pays pauvres en ressources naturelles devraient afficher de «solides résultats». 

Explicitant son optimisme, le FMI souligne que les déséquilibres macroéconomiques se résorbent : l’inflation marque le pas dans la plupart des pays de la région et les finances publiques empruntent une trajectoire plus viable. 

Mais ce rebond n’est pas garanti, a-t-on tenu à avertir, si «les réformes tardent à se faire, que l’instabilité politique s’accroît dans la région ou qu’un risque extérieur se matérialise (notamment en raison du ralentissement de l’économie chinoise)». Ainsi, la croissance pourrait être compromise, selon le rapport pour qui la présence de quatre nuages à l’horizon  exige que les pouvoirs publics procèdent de manière résolue à de difficiles arbitrages. Il s’agit, en premier lieu, de l’inflation qui est «toujours trop élevée». 

Elle dépasse les 10% dans 14 pays et continue de dépasser la fourchette visée dans la quasi-totalité des pays qui se sont explicitement fixé un objectif en la matière. 

Deuxièmement, la région continue de subir de considérables pressions sur ses taux de change. Troisièmement, les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement sont élevés. La pénurie de financement n’est pas terminée : les taux des emprunts sont toujours élevés et les dettes sont difficiles à refinancer. 

De plus, la moitié des pays à faible revenu de la région sont surendettés ou risquent fort de le devenir. Enfin, si la reprise a bel et bien lieu, les divergences économiques au sein de la région se creusent ; en particulier, les revenus par habitant restent faibles dans les pays riches en ressources naturelles. 

Dans ce contexte, le rapport du FMI énumère les priorités pour l’action publique notamment pour juguler l’inflation préconisant «une pause» dans les pays où l’inflation est élevée, mais en diminution, et de poursuivre le resserrement de la politique monétaire tant que l’inflation n’aura pas visiblement marqué le pas dans les pays où l’inflation augmente encore. 

Le rapport du FMI met l’accent, en outre, pour gérer les pressions sur les taux de change : dans les pays en régime de change fixe, l’orientation de la politique monétaire doit correspondre à celle du pays à la monnaie duquel la leur est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves. 

Dans les pays en régime de change flottant, il convient de laisser les monnaies fluctuer autant que possible, dans la mesure où il peut s’avérer coûteux de résister à des évolutions dictées par des paramètres fondamentaux de l’économie.

 Enfin, le rapport du FMI indique que cet ajustement doit s’accompagner d’autres mesures telles que le resserrement de la politique monétaire pour maîtriser l’inflation, soutien ciblé en faveur des pauvres, réformes structurelles pour renforcer le secteur des exportations, et rééquilibrage des comptes publics lorsque le déficit budgétaire vient s’ajouter aux pressions qui s’exercent déjà sur le taux de change. 

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