Perspectives économiques de l’Algérie : Les nouveaux chiffres de la BAD

01/06/2024 mis à jour: 15:57
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Les chiffres de la BAD confirment que l'économie algérienne a repris des couleurs ces dernières années - Photo : D. R.

Concernant le défi de diversification économique, l’institution souligne l’importance de continuer à soutenir, à court terme, les industries locales et d’investir dans les technologies nécessaires à la stratégie d’industrialisation (économie numérique et digitalisation en particulier).

La croissance économique de l’Algérie dépend fortement des performances des secteurs du pétrole et du gaz naturel», selon le dernier rapport des perspectives économiques en Afrique de la Banque africaine de développement (Bad), dévoilé jeudi à Naïrobi. Son niveau de croissance devrait atteindre 4% en 2024 et 3,7% en 2025.

Aussi, a-t-il souligné, dans le même temps la part des hydrocarbures dans le PIB, qui était de 44,3% en 2005, est passée à 34,2% en 2012 et à 19,5% en 2019. Les performances prévues, a-t-elle indiqué, seront portées notamment par les secteurs de l’industrie, la construction, les services ainsi que par le secteur des hydrocarbures, avec une hausse des exportations qui se maintiendra à 5% en 2024 et 2025.

Quant à l’inflation, la tendance à la hausse devrait s’inverser dès cette année, tombant donc à 6,8% en 2024 et à 5,7% l’année prochaine. En 2023, l’inflation, a-t-elle rappelé, est restée élevée (9,3%, contre 9,2% en 2022) en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires.

«La politique monétaire est restée accommodante malgré la décision de la Banque centrale, en avril 2023, d’augmenter les réserves obligatoires et d’accélérer l’absorption des liquidités dans le secteur bancaire», a-t-elle indiqué. La BAD explique cette baisse du niveau d’inflation par l’augmentation de la production agricole.

Le déficit budgétaire, pour sa part, devrait se creuser pour atteindre 11,1% du PIB durant l’année en cours et 12% l’année prochaine, sous la pression des dépenses sociales. Ce déficit s’est aggravé en passant de 7,8% du PIB en 2022 à 10,2% en 2023. La dette publique, principalement intérieure, est, selon la même source, passée de 62,1% du PIB en 2021 à 55,1% en 2023. L’inflation y est-elle pour quelque chose ?

En tout cas, la BAD dévoile les chiffres sur le chômage en Algérie dont le taux était de 14,9% en 2022 et 14,5% en 2021. Cette institution rappelle que «le gouvernement a institué un régime d’allocations chômage», dont le montant mensuel a été d’«environ 110 dollars en décembre 2022».

Abordant le chapitre de la présidentielle anticipée de septembre prochain, la Banque africaine de développement considère que celle-ci «n’est pas un risque macroéconomique, compte tenu de la stabilité du contexte sociopolitique national». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? La BAD n’a pas donné d’explications supplémentaires. «Si l'élection se déroule bien, le principal risque pour les perspectives économiques est la forte dépendance du pays à l’égard du secteur des hydrocarbures», a-t-elle en revanche ajouté.

Concernant le défi de diversification économique, l’institution souligne l’importance de continuer à soutenir, à court terme, les industries locales et d’investir dans les technologies nécessaires à la stratégie d’industrialisation (économie numérique et digitalisation en particulier). «Membre fondateur de la BAD, l’Algérie se classe au 3e rang parmi les pays actionnaires régionaux.

Cette position nous confère un siège permanent au sein de son conseil d’administration (principal organe décisionnel), permettant de participer activement aux décisions importantes concernant les orientations et les politiques de la Banque», a déclaré jeudi, repris par l’APS, le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui a participé aux travaux des assemblées annuelles de cette institution financière.
 

 

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