Perspectives économiques dans le monde : «L'économie mondiale est dans une position précaire», alerte la Banque mondiale

08/06/2023 mis à jour: 01:19
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Siège de la Banque mondiale à Washington - Photo : D. R.

La croissance mondiale devrait marquer le pas en 2023, pour tomber à 2,1% contre 3,1% en 2022.» Il s’agit là d’une conclusion de la Banque mondiale qui a, dans un communiqué publié mardi sur son site, fait état des dernières perspectives économiques mondiales.

La BM affirme que la croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s'intensifie dans un contexte de taux d'intérêt élevés. «En excluant la Chine, les économies émergentes et en développement devraient voir leur croissance ralentir à 2,9% cette année, contre 4,1% l'année dernière. Ces anticipations font état d’une révision à la baisse généralisée», note cette institution financière.

Si jusqu'à présent la BM admet que «la plupart des économies émergentes et en développement n'ont été que peu affectées par les turbulences bancaires récentes dans les économies avancées», elle souligne, en revanche, qu’elles «évoluent désormais dans des eaux dangereuses».

Avec le durcissement croissant des conditions de crédit au niveau mondial, a-t-elle précisé, 25% d'entre elles ne peuvent plus accéder aux marchés obligataires internationaux. «La situation est particulièrement critique, a-t-elle considéré, pour celles qui présentent des vulnérabilités sous-jacentes, telles qu'une faible solvabilité.

Les projections de croissance pour 2023 sont inférieures de moitié à celles d'il y a un an, ce qui rend ces économies très vulnérables à de nouveaux chocs.» «L'économie mondiale est dans une position précaire», selon Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale, repris par le communiqué.

L’institution de Bretton Woods met l’accent sur l’importance de la création d’emplois pour rendre efficace la lutte contre la pauvreté.

«Le moyen le plus sûr de faire reculer la pauvreté est de favoriser la prospérité et l'emploi, et le ralentissement de la croissance rend la création d'emplois beaucoup plus difficile, souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, avant d’ajouter : «Nous avons la possibilité d'inverser la tendance, à condition d’y œuvrer tous ensemble.» «En 2023, le commerce progressera à moins d'un tiers du rythme observé dans les années précédant la pandémie.

Dans les marchés émergents et en développement, la pression de la dette s'accroît sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt. La faiblesse des finances publiques a déjà fait basculer de nombreux pays à faible revenu dans une situation de surendettement. Dans le même temps, les financements nécessaires pour atteindre les Objectifs de développement durable dépassent largement les projections les plus optimistes en matière d'investissement privé.»

Selon ses prévisions, d'ici à la fin de 2024, l'activité économique dans les pays émergents et en développement devrait en effet être inférieure d'environ 5% aux projections établies à la veille de la pandémie.

Dans les pays à faible revenu, en particulier les plus pauvres, les dégâts sont considérables : dans plus d'un tiers de ces pays, le revenu par habitant à l’horizon 2024 sera encore inférieur aux niveaux de 2019. Le rapport analyse en outre les conséquences de l'augmentation des taux d'intérêt américains sur les économies émergentes et en développement.

Par ailleurs, les exportations de la Chine sont repassées, selon l’AFP, dans le rouge en mai, tandis que les importations restaient à la peine, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone. 

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