Il n’y a aucun pays qui produit ce que l’Algérie est en train de produire en matière d’huile de table, de lait et de semoule en pleine crise économique mondiale. Il ne faut pas exagérer», a déclaré le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, en réaction aux propos d’un élu lors de la session de l’APW tenue jeudi dernier.
Dans son intervention, le membre de l’assemblée a incombé le phénomène des chaînes interminables des citoyens, pour s’approvisionner en semoule et en huile de table, à la pénurie et la mauvaise distribution de ces denrées alimentaires. Ce même élu n’a pas manqué d’exprimer sa désolation face à ces phénomènes qui éclaboussent l’image de la wilaya de Constantine. Avant de terminer son idée, il a été vite interrompu par M. Sayouda.
Ce dernier a affirmé avec insistance que « la crise est provoquée par «l’empressement des citoyens et les commerçants qui ne font pas leur travail». La couverture des besoins, argue le wali, a atteint 150% pour certains produits. «Je me suis arrêté devant une chaîne et j’ai posé la question au commerçant. Ce dernier m’a affirmé que 90% des gens qui font la chaîne sont les mêmes qui viennent chaque jour pour s’approvisionner en semoule et huile de table.
Certains les revendent ailleurs avec un bénéfice de 200 DA pour un sac de semoule» a-t-il souligné, en promettant que le marché sera inondé en denrées essentielles. Et de rappeler, insistant sur la disponibilité des produits, que la wilaya de Constantine est en train d’alimenter d’autres régions à l’instar de Skikda. Parlant toujours de la disponibilité, le chef de l’exécutif, a avoué que le stock de sa région en semoule est suffisant et couvre les besoins de tous les habitants pour trois mois. Cependant et concernant le lait en sachet, le premier responsable de la wilaya fait endosser une partie de la pénurie aux distributeurs. «Des commerçants signent qu’ils ont reçu le quota et il a été vendu aux citoyens.
Mais en réalité, ce produit a été vendu aux fabricants des fromages avec la complicité des distributeurs», a-t-il dévoilé. Quelle solution envisager donc pour mettre un terme à cette situation, où le comportement irresponsable du citoyen et du commerçant privent plusieurs familles de ces aliments? Que font donc les services sécuritaires en ce moment, tant le problème est si connu et dévoilé même par les autorités ? «On ne peut pas placer un policier devant chaque commerçant», a déclaré Abdelkhalek Sayouda, invitant le directeur du commerce et de l’agriculture de fournir des chiffres sur la production et la distribution à Constantine pour montrer que la production a augmenté par rapport aux mois passés.