Péninsule Coréenne : Séoul lance un navire de guerre portant le nom d’une corvette torpillée

24/12/2023 mis à jour: 01:44
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La Corée du Sud a annoncé avoir lancé, hier, une frégate baptisée Cheonan, du nom d’une corvette emblématique que la Corée du Nord est accusée d’avoir torpillée en 2010, faisant 46 morts, rapporte l’AFP.

Ce drame, survenu près de la ligne de démarcation maritime avec la Corée du Nord, en mer Jaune, reste à ce jour le pire incident entre les deux Etats depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Une enquête internationale a conclu à une attaque nord-coréenne, ce que Pyongyang a toujours démenti.

Le nouveau Cheonan, une frégate de 2800 tonneaux dotée de capacités anti-sous-marins dernier cri, est dans «une posture imbattable de préparation au combat», a indiqué la marine sud-coréenne dans un communiqué.
 

La destruction du navire du même nom, le 26 mars 2010 près de l’île sud-coréenne de Baekryeong, reste un drame national majeur en Corée du Sud, où le lancement de la frégate intervient dans un contexte de montée des tensions avec la Corée du Nord. Son leader Kim Jong-un a brandi la menace d’une riposte atomique si le pays se sentait «provoqué» par des armes nucléaires, selon des propos rapportés jeudi par un média d’Etat.

Washington, Séoul et Tokyo ont aussitôt réagi dans un communiqué commun en exhortant Pyongyang à «cesser de mener de nouvelles provocations et à accepter (leur) appel à engager un dialogue substantiel et sans conditions préalables».

Lors d’une réunion entre responsables américains et sud-coréens en fin de semaine dernière, Washington a réaffirmé son «engagement inébranlable» auprès de Séoul en s’appuyant sur sa force de dissuasion, y compris nucléaire. «Toute attaque nucléaire» de Pyongyang sur les Etats-Unis ou leurs alliés provoquerait la «fin du régime» nord-coréen, a alors averti Washington.

Un sous-marin d’attaque nucléaire américain, le USS Missouri, est par ailleurs arrivé dimanche au port sud-coréen de Busan.  Pyongyang a réagi en procédant, le lendemain, à un tir d’essai de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-18, le plus puissant de son arsenal et probablement capable d’atteindre tout le territoire américain, un clair avertissement envers Washington. 

Mardi, Washington, Séoul et Tokyo ont activé un système de partage de données en temps réel sur les lancements de missiles nord-coréens, et des forces militaires des trois pays alliés ont fait des manoeuvres conjointes mercredi, incluant notamment des bombardiers américains.
 

Dans un communiqué séparé jeudi, la soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, a dénoncé la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de débattre sur le dernier tir du missile nord-coréen Hwasong-18, estimant que cet essai est la manifestation du droit inhérent de Pyongyang à l’autodéfense. «L’apparition fréquente d’armes nucléaires américaines» en Corée du Sud «vise clairement la République populaire démocratique de Corée et constitue la cause première de l’escalade de la situation régionale», a observé Kim Yo-jong en employant le nom officiel de la Corée du Nord.

 

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