PENINSULE COREENNE : Pyongyang dénonce les prochaines visites de hauts responsables américains à Séoul

09/11/2023 mis à jour: 00:21
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Kim Jong Un, président de la Corée du Nord

Les médias d’Etat nord-coréens ont qualifié, hier, les prochaines visites à Séoul des chefs de la diplomatie et de la défense des Etats-Unis d’actes «provocateurs», susceptibles d’accroître les tensions dans la région, rapporte l’AFP. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken était attendu, hier en fin de journée, pour rencontrer son homologue sud-coréen Park Jin, pour discuter notamment de la Corée du Nord, pays doté de l’arme nucléaire. 
 

Son voyage de deux jours sera suivi, la semaine prochaine, d’une visite dans la capitale sud-coréenne du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, pour des réunions au niveau ministériel. «Des invités non sollicités venant de l’autre côté de l’océan chercheront la confrontation extrême sur la péninsule coréenne, qui est le plus grand point chaud du monde et est au bord de l’explosion», affirme un commentaire publié par l’agence officielle KCNA. «Cet acte provocateur rappelle les visites des bellicistes pour des inspections de terrain afin de déclencher la Seconde guerre de Corée» en 1950, ajoute le commentaire. Les visites de MM. Blinken et Lloyd apporteront de «nouveaux nuages de guerre» dans la région, fustige ce texte. Ces déplacements interviennent au moment où Séoul et Washington renforcent leur coopération en matière de défense face à la série record d’essais d’armes effectués par Pyongyang cette année. 

En octobre, un bombardier américain B-52, doté d’une capacité d’armement nucléaire, a effectué un rare atterrissage en Corée du Sud, moins d'une semaine après la visite dans un port sud-coréen du porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan.
 

Contexte de tension

Les visites se dérouleront également dans un contexte de rapprochement entre Pyongyang et Moscou. Alliées, la Russie et la Corée du Nord font toutes deux l’objet de sanctions mondiales : Moscou pour son intervention en Ukraine et Pyongyang pour ses essais d’armes nucléaires. Les dirigeants des deux pays, Kim Jong Un et Vladimir Poutine, ont tenu un sommet en septembre en Russie, Séoul et Washington affirmant par la suite que Pyongyang a commencé à fournir des armes à Moscou. Le Service national du renseignement sud-coréen (NIS) a déclaré la semaine dernière que Pyongyang semblait avoir reçu en échange des conseils russes en matière de technologie satellitaire. 
 

Pyongyang a échoué à deux reprises cette année dans sa tentative de mise en orbite d’un satellite de reconnaissance militaire et se trouve dans la phase finale de préparation d’un troisième lancement, selon le NIS.Par ailleurs, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol effectuera une visite d’Etat au Royaume-Uni, du 21 au 23 novembre, où il sera reçu par le souverain britannique Charles III, a annoncé, hier, le palais de Buckingham. Cette visite intervient au moment où le Royaume-Uni oeuvre à renforcer ses alliances dans la région Asie-Pacifique sur fond de tension avec la Chine, ainsi que dans un contexte d’inquiétude de Séoul sur le rapprochement militaire entre la Russie et la Corée du Nord. 

Le président sud-coréen doit prononcer un discours devant les parlementaires ou encore assister à un forum économique avec des chefs d’entreprise des deux pays.

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