Le projet de la pénétrante de Béjaïa risque d’être retardé encore fois, à cause de l’épineux dossier des indemnisations. Le blocage du chantier pourrait survenir, avertit Mouales Kada, élu à l’APW de Béjaïa, au niveau du tronçon routier, PK11-PK00, dont les travaux avancent à un rythme soutenu, dans la commune de Tala Hamza.
A fortiori, les propriétaires terriens protestent contre le prix de la compensation du mètre carré. L’élu, qui a rencontré les concernés, a soulevé le problème d’évaluation des terres expropriées dans le cadre de projets d’intérêt public, pratiquées par les domaines afin d’indemniser les particuliers.
Certes, les prix sont fixés selon le statut juridique et la nature du terrain à compenser. Cependant, ces citoyens attestent que l’administration se réfère à d’anciens tarifs, dont l’évaluation se fait souvent à la base de plans d’aménagement vieux de plusieurs années. Ce qui pousse la plupart des propriétaires à engager des actions en justice pour demander la valorisation ou la révision des prix.
L’élu constate pour sa part, que «les tarifs diffèrent même pour des parcelles ayant les mêmes spécificités, sachant que dans le cas présent, les propriétaires détiennent des livrets fonciers de terrains, de surcroit, mis en valeur par le passage des servitudes». D’après les citoyens, «l’administration a proposé le prix de 1500 DA le mètre carré, dans cette partie de la vallée, alors qu’ailleurs, dans la haute vallée, le tarif de 10 000 DA l’unité a été retenu».
Ces derniers, qui se disent favorables à cette opération d’expropriation, ne souhaitent pas empêcher l’entreprise de poursuivre le travail ou d’engager une action en justice qui risque de bloquer le projet. Ils demandent une réponse de la part des différents organismes saisis par voie de courrier, notamment la DTP de Béjaïa et sa tutelle et le wali.
Document à la main, l’élu de l’APW affirme «qu’un récent rapport d’évaluation, établi en 2015, a fixé le prix unitaire à 14 000 DA le mètre carré dans cette zone».
Ce n’est donc pas, par un concours de circonstances, que le wali insiste, à chaque examen dudit projet en réunion, avec son exécutif, «sur l’accélération des procédures administratives et judiciaires dans le cadre de indemnisation des citoyen », et «instruisant les directions concernées par les projets d’intervenir rapidement pour lever tous les obstacles afin de permettre à l’entreprise de travailler dans de bonnes conditions».
Pour rappel, le même problème a surgi dans le cadre de la réalisation du projet de dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Béni Mansour en 2022. Des propriétaires terriens contestaient alors les prix proposés par les services des Domaines en guise de compensation. Celles-ci oscillaient entre 2000 et 5000 DA, selon le statut juridique et la nature du terrain à compenser.