Pays en développement à faible revenu : Risque élevé de surendettement

18/09/2023 mis à jour: 01:45
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Photo : D. R.

Le thème de la dette publique mondiale continue d’accaparer l’attention des spécialistes. Un article bien documenté sur le sujet, paru dans un blog sur le site du FMI, incite les gouvernements à la réflexion sur le défi de la dette à relever au lendemain de la pandémie de la Covid-19.

Tous les pays ne logent, certes, pas à la même enseigne. L’Algérie, par exemple, ne se sent pas concerné par le sujet présentement, étant donné son très faible niveau d’endettement. Mais le niveau de la dette mondiale est tel qu’il va falloir en prendre note et faire en sorte que cette dernière ne puisse pas devenir un boulet au pied de la croissance.

L’article en question affirme, d’emblée, que si «la charge de la dette mondiale a reculé pour la deuxième année consécutive, elle reste, tout de même, supérieure à son niveau déjà élevé d’avant la pandémie», selon la dernière mise à jour de la base de données mondiales sur la dette du FMI. «La dette totale représentait 238% du produit intérieur brut mondial l’année dernière, soit 9 points de pourcentage de plus qu’en 2019.

En dollars américains, la dette s’élevait à 235 000 milliards de dollars, soit 200 milliards de dollars de plus qu’en 2021», peut-on y lire. Autre constat accablant, la dette des pays en développement à faible revenu a également «considérablement» augmenté ces vingt dernières années, «bien qu’en partant d’un niveau plus bas initialement».

Son augmentation rapide depuis la crise financière mondiale engendrerait des difficultés et des facteurs de vulnérabilité. «Plus de la moitié des pays en développement à faible revenu sont en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement, et environ un cinquième des pays émergents ont émis des obligations souveraines qui s’échangent à des prix fortement décotés», a-t-on relevé.

Ainsi, l’on affirme qu' «au cours des prochaines années, les décideurs devront faire preuve d’un engagement résolu pour préserver la viabilité de la dette». La raison ? Malgré le rebond de la croissance à partir de 2020 et une inflation largement supérieure aux prévisions, la dette publique est «restée obstinément élevée.

Les déficits budgétaires, souligne-t-on, en sont notamment responsables, car de nombreux pays ont dépensé plus pour stimuler la croissance et répondre à la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, alors même qu’ils mettaient fin au soutien budgétaire lié à la pandémie.» C’est pourquoi la dette publique, explique-t-on, n’a diminué que de 8 points de pourcentage du PIB au cours des deux dernières années, ce qui n’a compensé que la moitié environ de l’augmentation liée à la pandémie.

Selon cette étude toujours, «la dette privée, qui comprend la dette des ménages et des sociétés non financières, a diminué plus rapidement de 12 points de pourcentage du PIB. Mais cette baisse n’a pas suffi à neutraliser l’augmentation due à la pandémie». Les chiffres fournis donnent un aperçu sur l’évolution de la dette sur plusieurs années. «Avant la pandémie, a-t-on noté, les ratios dette mondiale/PIB avaient suivi une trajectoire ascendante pendant des décennies.

La dette publique mondiale a triplé depuis le milieu des années 1970 pour atteindre 92% du PIB (soit un peu plus de 91 000 milliards de dollars) à la fin de 2022. La dette privée a, elle aussi, triplé pour atteindre 146% du PIB (soit près de 144 000 milliards de dollars), mais sur une période plus longue, entre 1960 et 2022.» Et ensuite d’affirmer que l’augmentation de la dette mondiale ces dernières décennies est «en grande partie imputable à la Chine», car le volume des emprunts a surpassé la croissance économique.

Selon cette étude, «le niveau d’endettement de la Chine, en part du PIB, a quasiment rejoint celui des Etats-Unis, alors qu’en dollars, sa dette totale est encore nettement inférieure (47 500 milliards de dollars contre près de 70 000 milliards de dollars). En ce qui concerne la dette des sociétés non financières, la part de la Chine (28%) est la plus importante au monde».

Comment y remédier ? Il s’agit, selon cette expertise, de prendre des mesures de toute urgence pour réduire les facteurs de vulnérabilité de la dette et inverser les tendances à long terme. Pour les pays en développement à faible revenu, l’heure est à renforcer leur capacité à recouvrer davantage de recettes fiscales. A. By.
 

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