Les forces d’occupation israéliennes ont commis un nouveau carnage pour marquer à leur manière, de façon cynique et brutale, l’arrivée du Ramadhan, tuant pas moins de 67 Palestiniens et en blessant 106 autres en 24 heures, entre dimanche soir et lundi matin.
Ghaza, 157e jour de l’agression sioniste. 1er jour du Ramadhan. Le mois sacré est arrivé et absolument rien n’a changé pour les Ghazaouis.
Devant l’échec des négociations entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste, ou, du moins, la difficulté à sceller ne serait-ce qu’une trêve de quelques semaines à défaut d’un cessez-le-feu définitif, la monstrueuse machine de guerre israélienne a continué à faucher sauvagement les vies de dizaines d’innocents sans prêter la moindre attention à ce mois si spécial dans le calendrier musulman.
Selon le ministère de la Santé à Ghaza, les forces d’occupation ont commis un nouveau carnage pour «saluer» à leur manière, c’est-à-dire de façon cynique et brutale, le Ramadhan, tuant pas moins de 67 Palestiniens et en blessant 106 autres en 24 heures, entre dimanche soir et lundi matin.
Ces nouveaux contingents de victimes portent à 31 112 le nombre de morts enregistrés dans la bande de Ghaza depuis le début de l’offensive sioniste, tandis que le nombre de blessés a grimpé, lui, à 72 760, selon les autorités sanitaires de l’enclave assiégée.
La même source précise que l’occupant a mené des dizaines de raids en plein Ramadhan, dans la ville de Ghaza ainsi qu’à Khan Younès et Rafah, au sud.
Le bilan le plus effroyable de cette série d’attaques a été enregistré à Ghaza-ville, hier, où un bombardement ayant ciblé une habitation a fait 21 morts, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Ghaza cité par l’agence Wafa.
Il s’agit de la maison de la famille Abou Chamala sise à Haï Al Zaytoun. Wafa explique que parmi les 21 victimes, 16 appartiennent à la famille Abou Chamala et les 5 autres aux familles Al Sayrafi et Sarsour. L’aviation israélienne a mené des frappes également au-dessus de Haï Al Sabra, toujours à Ghaza-ville, faisant plusieurs blessés.
Au sud de la bande de Ghaza, 3 civils ont été tués dans la ville de Rafah suite à un bombardement ayant visé une zone d’habitation à l’est de la ville.
Des raids ont été en outre déclenchés contre le camp de Nusseirat, au centre de l’enclave palestinienne. A retenir, par ailleurs, que 10 corps de martyrs palestiniens dont des femmes et des enfants ont été exhumés dimanche soir d’une habitation appartenant à la famille Achour, près du douar Al Dahdouh, à Tall Al Hawa, au sud-ouest de la ville de Ghaza, rapporte Wafa. Les dépouilles mortelles ont été déposées à la morgue de l’hôpital Al Shifa.
Un Ramadhan «au goût de sang»
La même source nous apprend que les forces d’occupation ont bombardé hier des zones résidentielles à Deir Al Balah et Khan Younès. Au cours de ces opérations, l’armée sioniste a pilonné des maisons entières, dans la région d’Al Karara, au nord-est de Khan Younès, les réduisant en poussière.
A Khan Younès toujours, l’aviation de l’oppresseur a mené des attaques aériennes contre le quartier de Hamad, tandis que des unités d’artillerie ont tiré des obus contre des maisons au sud-est de Deir Al Balah, au centre de la bande de Ghaza. D’après l’AFP, une quinzaine de combattants palestiniens ont été tués dimanche dans le centre de Ghaza. A ces raids meurtriers s’ajoutent les affres de la famine.
Ce lundi, deux enfants sont morts de malnutrition à l’hôpital Kamal Adwan, à Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza. Cela porte à 27 le nombre de Palestiniens emportés par la faim.
Le nord de la bande de Ghaza est particulièrement menacé par une famine ravageuse en raison du volume insignifiant d’aide humanitaire qui arrive dans cette région. Au vu de ce sinistre tableau, c’est donc un Ramadhan au goût de deuil qu’étrennent les habitants de Ghaza.
«Le début du Ramadhan est couvert de ténèbres, avec le goût du sang et la puanteur partout», déclare à un journaliste de l’AFP Awni Al Kayyal, la cinquantaine, réfugié à Rafah. «Je me suis réveillé dans ma tente et j’ai commencé à pleurer sur notre sort. Soudain, j’ai entendu des explosions et des bombardements.
J’ai vu des ambulances emporter les morts et les blessés», a-t-il poursuivi. Sa famille, dit-il, «n’a pas de nourriture sur la table du dîner» à l’heure de l’iftar.
Selon l’AFP, un navire de l’ONG espagnole Open Arms chargé de 200 tonnes de vivres «est prêt à quitter Chypre, le pays de l’UE le plus proche de Ghaza, pour le territoire palestinien, dans le cadre d’un couloir maritime annoncé par l’Union européenne». Des experts de l’ONU estiment cependant que l’acheminement de l’aide par voie aérienne ou maritime ne peut remplacer durablement les convois terrestres.
Seulement, l’Etat hébreu contrôle sévèrement les flux aux points de passage de Rafah et de Karam Abou Salem, si bien que les aides par route n’arrivent qu’au compte-gouttes à l’intérieur du territoire dévasté.
En Cisjordanie, les tensions s’exacerbent autour de la mosquée Al Aqsa avec l’arrivée du Ramadhan et les forces sionistes qui empêchent les fidèles d’y accomplir «salat a-tarawih».
Ces dernières ont déployé «23 bataillons dans toute la Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée, dès le commencement du mois de Ramadhan» indique l’agence Wafa.
Dimanche soir, l’armée israélienne a «empêché des centaines de fidèles d’entrer dans la mosquée d’Al Aqsa pour y accomplir la prière de Tarawih», alerte l’agence d’information palestinienne, ajoutant que les soldats israéliens ont procédé à des arrestations aux portes de la sainte mosquée.
Les restrictions imposées par l’occupant visaient particulièrement les jeunes fidèles, tandis qu’ils autorisaient à entrer les femmes âgées de plus de 40 ans, selon Wafa.