Aucun défilé marquant le 1er mai n'aura lieu à Moscou en raison d'un risque terroriste "élevé", a annoncé vendredi la plus grande fédération syndicale du pays, au moment où les autorités russes insistent sur cette menace, sur fond de conflit en Ukraine. "Il n'y aura pas de défilés et de rassemblements dans la capitale, mais une réunion solennelle est prévue", a déclaré Alexandre Cherchoukov, vice-président de la Fédération des syndicats indépendants de Russie, cité par l'agence de presse Tass. La décision a été prise par les autorités car "le niveau de danger terroriste est plus élevé, même dans les régions éloignées des lieux de l'+opération militaire spéciale+", a-t-il justifié, usant de l'euphémisme imposé par le Kremlin s'agissant de son assaut contre l'Ukraine. Les célébrations du 1er mai, très officielles en Russie, sont notamment organisées par des syndicats fidèles au pouvoir russe. D'ordinaire, de nombreuses manifestations culturelles et politiques d'ampleur ont ainsi lieu à Moscou et dans sa banlieue à l'occasion de la fête du Travail qui est férié dans tout le pays. Les autorités russes martèlent depuis l'attentat du 2 avril qui a tué un blogueur militaire à Saint-Pétersbourg, que le risque terroriste est démultiplié, accusant l'Ukraine, l'Occident et l'opposition russe de vouloir orchestrer des attaques. La fête du Travail intervient quelques jours avant le principal jour férié russe, le 9 mai, célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie par des défilés militaires à travers dans tout le pays, le principal se déroulant en présence de Vladimir Poutine sur la place Rouge. Mercredi, le gouverneur installé par Moscou en Crimée, Sergueï Aksionov, avait lui aussi annoncé l'annulation de toutes les célébrations du 1er et du 9 mai dans la péninsule ukrainienne annexée, en évoquant aussi "des problèmes de sécurité".