Ce nouveau pacte entre l’Algérie et ExxonMobil devrait permettre d’«améliorer l’efficacité de l’exploration, optimiser les processus de production, garantir des pratiques d’utilisation durable des ressources et tirer parti de la vaste expérience de la société et de ses antécédents en matière de gestion de projets énergétiques complexes dans toute l’Afrique».
Marquant une étape décisive dans le développement des hydrocarbures, le nouvel accord gazier que viennent de sceller la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et la major de l’énergie ExxonMobil portant sur l’optimisation et la valorisation des deux grands gisements de gaz dans les bassins de l’Ahnet et du Gourara, dans le sud du pays, a été vivement applaudi par la Chambre africaine de l’énergie (AEC).
En effet, «(...) l’engagement proactif de l’Algérie avec les compagnies pétrolières internationales et l’utilisation des avancées technologiques lui permettent d’exploiter efficacement ses ressources naturelles abondantes pour répondre à la demande croissante d’énergie des marchés nationaux et internationaux», souligne l’AEC dans un communiqué, parvenu ce week-end à notre rédaction.
Pour cette agence, porte-voix du secteur africain de l’énergie, «ces développements sont encouragés par la loi nationale sur les hydrocarbures, mise en œuvre en 2019, qui vise à simplifier les conditions fiscales afin d’attirer les investissements et d’accélérer les efforts d’exploration».
Dans cet accord «mettant en évidence des progrès substantiels et de nouvelles opportunités d’investissement», a été convenu par les deux parties de donner «la priorité aux avancées technologiques et à l’adoption des meilleures pratiques en matière de développement durable et de protection de l’environnement», notera cette organisation qui œuvre essentiellement à lutter contre la pauvreté et l’iniquité énergétique en Afrique.
Réitérant son soutien ferme à «cet accord et son rôle dans la promotion de la collaboration entre les compagnies pétrolières internationales (IOC) et les nations africaines», l’AEC estime que «de tels partenariats sont essentiels pour libérer le vaste potentiel énergétique de l’Afrique – un thème central de la prochaine African Energy Week (AEW) (Semaine africaine de l’énergie) : Invest in African Energy (Investir dans l’énergie africaine) au Cap du 4 au 8 novembre».
L’AEW (Semaine africaine de l’énergie), étant un rendez-vous crucial pour les acteurs de la filière énergétique africaine ; il est la plateforme de choix pour les opérateurs de projets, les financiers, les fournisseurs de technologie et les gouvernements et le lieu officiel pour signer des accords dans le domaine. «En forgeant de tels partenariats, l’Algérie s’assure non seulement l’accès à des technologies et à une expertise de pointe, mais se positionne également en tant qu’exportateur régional de gaz vers les pays européens», a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de la Commission économique pour l’Afrique.
A ses yeux, le thème de l’édition 2024 de l’AEW «la croissance énergétique grâce à un environnement favorable», s’aligne, parfaitement sur l’approche stratégique adoptée par notre pays, qui consiste à attirer les investissements et à encourager les pratiques énergétiques durables par le biais de partenariats. Témoignant ainsi de «l’engagement de l’Algérie en faveur de la durabilité énergétique, qui s’inscrit dans les objectifs plus larges de l’AEW : Invest in African Energy», a-t-il ajouté.
Acteur-clé du marché mondial
Exportateur majeur de gaz à destination de l’Europe, l’Algérie, à travers la multiplication et la facilitation des collaborations avec les compagnies pétrolières internationales, est désormais solidement positionné en tant qu’acteur-clé du marché mondial de l’énergie. Et, «la synergie attendue avec Exxon Mobil devrait renforcer sa capacité à répondre à des besoins énergétiques croissants», est-il indiqué dans le communiqué de l’AEC.
En 2022, l’Algérie a dominé l’Afrique en matière de production de gaz naturel, atteignant le niveau record de 132,7 milliards de mètres cubes. La production a continué à augmenter, dépassant 136 milliards de mètres cubes en 2023, le gaz naturel contribuant aux deux tiers de sa production totale d’équivalent pétrole.
«Grâce à de vastes campagnes d’exploration et à des initiatives ciblées, l’Algérie vise à exploiter des réserves inexploitées, à encourager les partenariats et à favoriser le développement durable dans l’ensemble de son secteur énergétique». Les efforts et réformes déployés pour l’amélioration du climat de l’investissement énergétique, plus d’une fois soulignés par l’AEC, ont fini par propulser notre pays au rang des meilleures destinations pour les grandes compagnies et multinationales.
En effet, outre Exxon Mobil, la multinationale de l’énergie Chevron se montre intéressée par l’exploitation des bassins algériens d’Ahnet, de Gourara et de Berkine, riches en gaz, tandis que la compagnie pétrolière nationale indonésienne Pertamina prévoit d’investir plus de 800 millions de dollars dans le bloc Menzel Lejmat Nord. Pertamina espère forer 12 puits de pétrole dans le bloc 405a.
«En outre, TotalEnergies a signé le mois dernier un protocole d’accord avec Sonatrach pour développer les ressources gazières dans la région du nord-est de Timimoun, en mettant l’accent sur la réduction des coûts et la gestion des émissions», est-il détaillé dans le même document. Pendant ce temps, y annonce-t-on, «l’Algérie est prête à investir 50 milliards de dollars dans des projets pétroliers et gaziers d’ici 2027, visant à stimuler la production d’actifs tels que le champ gazier de Hassi R’Mel et à mettre en ligne de nouveaux développements.
Sonatrach a récemment lancé la deuxième phase du projet gazier du sud-ouest, en lançant trois champs clés – Hassi Ba Hamou, Hassi Tidjerane et Tinerkouk». En somme, la voie, jusque-là empruntée par l’Algérie, pour faire prospérer et revitaliser son secteur énergétique, offrant des opportunités pour une utilisation responsable et durable de ses abondantes ressources naturelles, devrait être consolidée davantage par «la vaste expérience d’Exxon Mobil et son engagement de longue date en faveur du développement énergétique en Afrique.
Exxon Mobil a une riche histoire de plus d’un siècle d’opérations en Afrique», estime l’AEC. Partant, ce nouveau pacte entre l’Algérie et l’américain Exxon Mobil devrait permettre d’«améliorer l’efficacité de l’exploration, d’optimiser les processus de production, de garantir des pratiques d’utilisation durable des ressources et de tirer parti de la vaste expérience de la société et de ses antécédents en matière de gestion de projets énergétiques complexes dans toute l’Afrique».