Mardi dernier, lors de sa dernière visite sur place, Ali Aoun a évoqué l’importance de cette zone pour l’industrie nationale et a instruit les services concernés d’accélérer les travaux de raccordement aux divers réseaux.
Les investisseurs ayant obtenu des terrains au parc industriel de Larbatache, à l’ouest de Boumerdès, font face à d’énormes obstacles. Créée en 2011, cette zone devra abriter 160 projets industriels pouvant créer plus de 25 000 postes d’emploi.
La semaine passée, la direction de l’industrie a fait état de 144 projets agréés et de 127 actes de concession délivrés, précisant que 62 opérateurs seulement ont obtenu le permis de construire. Une unité industrielle y est déjà en activité alors que neuf autres le seront au cours de l’année 2024, a ajouté la même source.
«Les permis de construire sont délivrés au compte-goutte. Nous sommes au moins 21 investisseurs à être bloqués à cause du problème de zoning. Le site est divisé en zones et chaque zone est dédiée à une activité donnée. Sauf que cela a été fait après l’attribution des terrains en 2017.
Aujourd’hui, on me dit que mon projet n’est pas compatible avec le cahier des charges de la zone où il est censé être réalisé. Je suis face à un vrai dilemme puisque j’ai déjà dépensé beaucoup d’argent dans les études de sol, d’architecture et autres.
Et cela fait plus de trois ans que je paie les frais de loyer du terrain. J’ai saisi beaucoup de responsables, je n’ai obtenu aucune réponse favorable», relate un investisseur.
Un autre opérateur affirme que certains terrains sont traversés par des lignes électriques, un problème qui tarde à être résolu depuis plusieurs années. «Bien que cela ne soit pas de notre faute, Sonelgaz nous exige le paiement de grandes sommes d’argent pour déplacer ces lignes», se désole-t-il.
Malgré les directives du ministre de l’Industrie, les travaux de raccordement de la zone à l’électricité, au gaz et au réseau d’AEP accusent d’énormes retards.
Ce qui a dissuadé beaucoup d’investisseurs d’entamer leurs projets, entraînant par conséquent l’annulation de leurs actes de concession. «Après deux ans d’attente, seules deux unités industrielles ont été raccordées récemment à l’électricité», indique un autre promoteur, soulignant que même l’eau tarde à arriver.
La direction de l’hydraulique prévoit la réalisation de 7 forages, un réservoir de 2000 m3 et des conduites sur une longueur de 17 km, précise un cadre du secteur, ajoutant qu’une enveloppe de 620 millions a été allouée à cet effet.
Mardi dernier, lors de sa dernière visite sur place, Ali Aoun a évoqué l’importance de cette zone pour l’industrie nationale et a instruit les services concernés d’accélérer les travaux de raccordement aux divers réseaux. «Ce parc industriel est un acquis pour l’industrie nationale.
De par sa situation géographique et sa proximité avec l’autoroute, il a tous les atouts pour être compétitif. Nous avons les zones industrielles de Rouiba et Réghaïa, celle de Larbatache peut s’y ajouter comme un pôle à importance capitale dans le développement de l’industrie», a-t-il déclaré.
A rappeler que le ministre s’était déjà rendu dans cette zone à deux reprises. En août 2023, il avait ordonné l’achèvement des travaux de branchement au gaz et à l’électricité dans un mois. Mais cela a buté sur le non-paiement par l’Aniref de 50% (400 millions de dinars) de la facture établie par Sonelgaz, a-t-on indiqué.
A l’époque, le ministre s’était montré très critique à l’égard des investisseurs n’ayant pas entamé leurs projets, en leur adressant un dernier avertissement d’annuler leur acte de concession.
Il n’y a un mois, la directrice de l’antenne locale de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI) a annoncé que 15 lots de terrain ont été récupérés récemment au niveau de cette zone en vue de les attribuer, via la plateforme numérique de l’investisseur, aux porteurs de projets.