Le procès en appel de Jonathan Geffroy, ex-combattant de l'organisation État islamique (EI) se déclarant «repenti» du terrorisme, a débuté le lundi 15 janvier devant la cour d'assises spéciale de Paris. Sous une nouvelle identité qu'il préfère garder confidentielle, Geffroy est jugé aux côtés de son ancienne épouse, Latifa Chadli, comparaissant libre à l'audience.
Lors de la première instance, Jonathan Geffroy avait écopé d'une peine de 18 ans de réclusion criminelle, tandis que Latifa Chadli avait été condamnée à 5 ans de prison, dont trois assortis d'un sursis probatoire. Les deux accusés sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste et abandon de mineurs.
La cour d'assises spéciale devra, tout comme lors du premier procès, déterminer si Jonathan Geffroy, âgé de 41 ans, est véritablement un terroriste repenti, comme il l'affirme, ou s'il est plutôt un «opportuniste» ayant «adhéré sans réserve aux combats de l'EI, y compris aux attentats en Europe», selon les allégations du Parquet national antiterroriste (Pnat).
Originaire de Toulouse, Geffroy s'est converti à l'islam à un jeune âge, radicalisant rapidement et effectuant plusieurs voyages en Égypte, où il a notamment rencontré Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, responsable des attaques de 2012 à Toulouse et Montauban. En février 2015, Geffroy et Latifa Chadli ont rejoint la Syrie, où ils ont été pris en charge par l'EI. L'accusé prétend être parti pour des actions humanitaires, mais il a également combattu à Ramadi en Irak au sein de la katiba d'élite Tariq Ibn Zyad, impliquée dans l'attaque du Bataclan. Le procès est prévu jusqu'au 19 janvier.