Ouverture du capital du CPA et de la BDL : Tebboune pose ses conditions

27/11/2023 mis à jour: 03:53
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Photo : D. R.

Le CPA et la BDL doivent «stimuler l’investissement et le marché de l’emploi», afin que ces banques servent de «modèles en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité».

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier une réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle un exposé relatif à l’ouverture du capital de deux banques publiques a été présenté par le ministre des Finances. Le président Tebboune a, à ce propos, rappelé que le processus d’ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) et de la Banque de développement local (BDL) «doit tenir compte des méthodes de gestion modernes», a indiqué un communiqué du Conseil des ministres.

«(…) Le processus d’ouverture du capital vise à associer le secteur privé dans la gestion de ces banques, à la prise de décision économique et la création d’un climat concurrentiel avantageux pour nos concitoyens parmi les clients des banques», lit-on dans le communiqué.

Le chef de l’Etat a, selon la même source, mis l’accent sur l’importance que revêt le processus d’ouverture du capital du CPA et de la BDL, lesquels devraient «stimuler l’investissement et le marché de l’emploi», afin que ces banques servent de «modèles en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité».

Il a, par la même occasion, souligné que la réforme du système bancaire «doit s’inscrire dans une nouvelle approche, globale et intégrée», ajoutant qu’elle devra «capter les fonds circulant en dehors du circuit bancaire, afin de faire de 2024 l’année de la réforme bancaire profonde».

Rappelons que les autorités algériennes font de l’ouverture du capital des banques publiques au secteur privé le symbole de leur détermination à moderniser et assainir le secteur bancaire national.

Elles prévoient d’ailleurs d’ouvrir le capital du CPA et de la BDL aux investisseurs privés à hauteur de 30% d’ici mi-2024, via le marché boursier. Le ministre des Finances, Laaziz Faid, l’a d’ailleurs officiellement annoncé le 20 novembre. Il a, en outre, fait savoir que l’ouverture du capital du CPA aura lieu avant fin 2023, alors que celle du capital de la BDL interviendra à la mi-2024.

La BDL, qui ambitionne de devenir la première banque à accéder à la Bourse des valeurs, est d’abord passée par les grands travaux d’audit. Elle doit également faire aboutir le travail d’évaluation de la valeur de son titre, une tâche confiée à Cetic, un prestataire de services issu de la reconfiguration du groupe public Divindus.

Modernisation du secteur bancaire

Ses comptes sont bien orientés, puisque les indicateurs étaient au vert à l’issue du précédent exercice. Les dépôts ont progressé de 15%, s’établissant à 1195 milliards de dinars à fin 2022, tandis que les prêts affichaient une progression de 4,66%, à 908,3 milliards de dinars. Le PNB (produit net bancaire) de la banque a connu un bond exceptionnel de 19,85%.

Le total bilan de la BDL est assorti en tout cas d’une note positive avec, au tableau, une progression de 12,24% en 2022. Le constat est valable pour presque toutes les banques publiques, dont le Crédit populaire d’Algérie (CPA). Il est utile de rappeler que la BDL et le CPA détiennent un important portefeuille de bons du Trésor et obligations assimilés.

Une situation qui plaide en faveur de l’option de privatisation partielle au moyen d’une cession d’actions plutôt que par une augmentation du capital. Avec la décision d’approfondir le processus de réforme du secteur bancaire, d’autres démarches sont à attendre pour ce qui est notamment du renforcement du contrôle bancaire, de l’amélioration du marché du crédit et la dynamisation du marché financier après l’adoption de nouveaux textes de loi visant à relancer l’économie nationale.

Dans un entretien accordé à El Watan, le ministre des Finances a affirmé que «des progrès significatifs ont été réalisés, notamment en ce qui concerne la stabilité et la rentabilité du secteur bancaire, le renforcement de l’offre de crédits bancaires, l’amélioration de l’infrastructure technique et matérielle des banques et la digitalisation des différents services offerts».

S’agissant des mutations que connaît le secteur, il a indiqué qu’elles ont pour objectif de «diversifier les options de financement, de renforcer le marché des crédits bancaires, notamment dans le domaine du capital investissement et des produits conformes à la finance islamique». Et d’ajouter : «Elle (réforme, ndlr) inclut également la poursuite de la modernisation des systèmes d’information grâce à la mise en place d’un système Global Banking et le développement de moyens de paiement modernes, notamment les solutions monétiques...»

Plus de facilités dans l’octroi du foncier industriel

Le président Tebboune a instruit, hier, le gouvernement, lors du Conseil des ministres, d’introduire davantage de facilités dans le système de travail de l’agence spécialisée dans l’octroi du foncier industriel destiné à la réalisation de projets d’investissement, selon le communiqué du Conseil des ministres.

L’introduction de facilités dans l’octroi du foncier industriel, «évitant toutes complications administratives et bureaucratiques», et ce, dans le but de «lutter contre la corruption et de faciliter les missions des opérateurs économiques», a ajouté la même source.

Pour le chef de l’Etat, l’une des missions dévolues à la nouvelle Agence nationale de promotion de l’investissement est «de fournir, préserver et gérer des assiettes foncières, qu’elles proviennent du secteur privé ou public, dans le cadre d’une vision prônant une réelle faisabilité économique à même d’accélérer l’investissement». M. A.

 

 


 


 


 

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