Ouverture de la COP28 : Adoption du fonds sur les «pertes et dommages» des pays vulnérables

02/12/2023 mis à jour: 01:53
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La 28e Conférence de l'ONU sur le changement climatique (COP28) s’est ouverte jeudi à Dubaï. Hier, plus de 140 chefs d'Etat ont défilé à la tribune pour des discours de quelques minutes. Une manière de donner une impulsion politique aux négociations. Des représentants iraniens ont quitté d'ailleurs les lieux pour protester contre la présence d'une délégation de l'entité sioniste. 

Considérée comme «historique», «inédite» et «phénoménale», une première décision a été annoncée à l’ouverture, jeudi, à travers l’adoption du fonds sur les «pertes et dommages» des pays vulnérables. Il s’agit en effet de la mise en œuvre du fonds destiné à financer les «pertes et dommages» climatiques des pays pauvres. Un pas positif dans l’espoir de faire baisser les tensions financières entre le Nord et le Sud en parallèle des négociations sur les énergies fossiles. 

Une décision saluée par les délégués de près de 200 Etats présents à cette COP, qualifiée d’ailleurs «d’importante», «grandiose» et «décisive» en matière de nombre de participants mais aussi des enjeux qu’elle présente, d’où cette rapide annonce. Pour rappel, un pas considérable a été fait l’année dernière à Charm El Cheikh lors de la COP27 avec la création de ce fonds, exclusivement dédié à compenser les dégâts irréversibles causés par les effets du climat. Un cheval de bataille des petits Etats insulaires, entre autres. 

C’est d’ailleurs la principale attente de l’actuelle COP. En Egypte, l’engagement y était mais avec des contours et des détails confus, flous. Qui sont les donateurs et qui sont les bénéficiaires ? Sur ces points, par exemple, les discussions risquent de se corser. C’est dans ce contexte que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, met la pression sur les pays riches. Il les a appelés, lors de son discours d’ouverture, à «tenir leurs engagements en matière de financement de l'adaptation». 

Certains pays participant à la COP28 ont déjà promis plus de 420 millions de dollars pour ce fonds. Les Emirats se sont engagés à allouer à ce fonds 100 millions de dollars, le Royaume-Uni 75 millions et les Etats-Unis 17,5 millions de dollars. Au total, c’est une somme de pas moins de 600 milliards de dollars dont a besoin le continent africain, le plus vulnérable, pour financer les énergies renouvelables. 

Une demande pressante de la part de ces Etats d’autant plus qu’on annonce que l'année 2023 pourrait être l'année la plus chaude de l'ère industrielle. L’Afrique décide «d’arracher» ces aides et de s’adapter à cette réalité. 

Un pavillon spécial a été dédié aux pays du continent lors de cette COP. Le secrétaire exécutif de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Simon Stiell, a quant à lui appelé à sortir des énergies fossiles. Une déclaration phare a marqué les esprits au premier jour de la Cop : «Si nous ne donnons pas le signal de la phase terminale de l’ère fossile telle que nous la connaissons, nous préparons notre propre déclin terminal. Et le prix payé sera lourd à travers la pertes de vies humaines.» 

Le président émirati, Sultan Al Jaber, président de la Cop28 mais aussi patron d’une compagnie pétrolière, a pour sa part demandé, lors son discours d’ouverture, «à n’omettre aucun sujet dans les textes qui seront négociés pendant ces deux prochaines semaines». «Nous devons faire en sorte d’inclure le rôle des combustibles fossiles. Je sais qu’il existe des opinions fortes sur l’idée d’inclure des formules sur les énergies fossiles et renouvelables dans le texte négocié», a aussi déclaré Sultan Al Jaber. 


Dubaï 
De notre envoyée spéciale  Nassima Oulebsir

 

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