Ouverture de la 11e édition du NAPEC : L'Algérie devant la nécessité d'augmenter la part du renouvelable

14/11/2023 mis à jour: 20:50
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Pas moins de 500 participants ont pris part à la 11e édition du Napec

La 11e édition du North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conferences (Napec) a ouvert ses portes, hier, au niveau du Centre des conventions d’Oran, avec pour orientation principale d’introduire plus de renouvelables et de sources énergétiques conventionnelles dans le mix énergétique en Algérie, tout en misant sur la technologie pour une exploitation beaucoup moins polluante de l’énergie fossile. 
 

L’Algérie se trouve face au double défi de répondre à la demande interne en énergie de plus en plus croissante et à l’obligation d’aller vers une variété de sources énergétiques en exploitant tout son potentiel aussi riche que diversifié. L’Algérie vise, pour rappel, à atteindre une part de 15 000 mégawatts de production électrique à partir des énergies renouvelables d’ici 2035. «L’Algérie aspire à augmenter la part du renouvelable dans le mix énergétique pour atteindre un taux de 30% en 2030. 

Pour ce faire, nous comptons sur le partenariat avec les compagnies étrangères dont l’apport technologique nous aidera à réaliser cet objectif», a souligné, dans un discours d’ouverture lu au nom du ministre de l’Energie et des Mines, Abdelkrim Aouissi, secrétaire général du ministère, en appelant les représentants des compagnies étrangères présentes à cet événement de profiter des dispositions avantageuses de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et d’autres textes de loi favorisant le partenariat gagnant-gagnant. 

M. Aouissi a affirmé que l’Algérie est résolument engagée dans l’application des dispositions sur le climat contenues dans l’accord de Paris ainsi que dans l’agenda onusien, soutenant que Sonatrach travaille résolument pour atteindre l’objectif de réduction du torchage de gaz à moins de 1% puis arriver à l’éliminer complètement, d’ici 2030, dans le cadre de l’initiative «Zero Routine Flaring By 2030» de la Banque mondiale. «Nous sommes témoins d’une transformation profonde de la manière dont nous produisons, consommons et percevons l’énergie. Cette transformation est à la fois un défi et une opportunité», a souligné, pour sa part, Rachid Hachichi, président-directeur général de Sonatrach fraîchement désigné. 

Le premier responsable de Sonatrach a tenu à préciser que la compagnie nationale fait face au défi «de garantir la stabilité du système énergétique mondial, prédominé par les énergies fossiles et dont le rôle dans la vie économique et social des pays reste capital, notamment dans les domaines du transport, de la pétrochimie et de l’électricité». 

Les acteurs, dit-il, doivent assurer un approvisionnement adéquat à des prix raisonnables, impliquant des investissements continus dans l'exploration et la production des hydrocarbures pour éviter des ruptures d’approvisionnement et des tensions sur les paix.  L’orateur assure, à cet effet, que Sonatrach continue de mettre en œuvre un plan de développement pour «maintenir et accroître ses capacités de production afin de satisfaire» les demandes nationale et internationale. 

L’autre défi auquel elle doit répondre, à l’instar des autres compagnies pétrolières, consiste à décarboner les systèmes de production et de consommation d’énergie. 

«Nous considérons que le développement du gaz représente une solution immédiate pour décarboner l’industrie et la production d’électricité, en substitution au charbon», a précisé Hachichi en assurant que même si l’introduction des énergies renouvelables est au cœur de la politique de Sonatrach, la majorité des études énergétiques indiquent que le gaz est inscrit dans la feuille de route de nombreux pays consommateurs dans leurs ambitions de Net Zéro. 

Pas moins de 42 milliards de dollars sont consentis dans le plan d’investissement entre 2023 et 2027, dont 14 milliards pour augmenter la production de gaz. Le président du comité de direction de l’agence Alnaft, Mourad Beldjehem, confirme, à son tour, cette tendance favorable à l’avenir de l’énergie fossile,  notamment le gaz qui continuera à régner sur les sources énergétiques d’ici 2050. «Tout en reconnaissant la transition énergétique mondiale vers des sources d’énergie renouvelables, nous pensons également que le pétrole et le gaz restent nécessaires pour répondre à la demande énergétique à moyen et long termes», affirme le responsable de l’agence de valorisation des ressources en hydrocarbures. 
 

Deux actions majeures doivent être menées, assure le même responsable, afin de rendre possible cet objectif, à savoir intensifier les efforts d’exploration pour réaliser de nouvelles découvertes d’hydrocarbures et améliorer les facteurs de récupération des gisements existants, en utilisant les meilleures technologies disponibles. 

Ceci en comptant sur l’apport des partenaires étrangers parmi les plus importantes compagnies internationales. Ces dernières sont appelées à aller vers un partenariat basé sur le partage de risques, l’investissement en capital et le transfert de technologie et d’expertise. 

 

Oran 
De notre envoyée spéciale  Nadjia Bouaricha

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