Ouvert jeudi à Oued Aïssi (Tizi Ouzou) : Le Festival du fromage se transforme en journée d’étude

26/03/2022 mis à jour: 09:45
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Jeudi, à l’ouverture du Festival du fromage de Tizi Ouzou / Photo : El Watan

Le Festival du fromage s’est ouvert, jeudi, pour s’étaler jusqu’à demain, dimanche, à l’hôtel le Relais vert de Oued Aïssi, à 7 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, mais juste avec, au programme, les communications d’universitaires et celles d’autres intervenants dans des organismes ayant une relation directe ou indirecte avec la filière lait et ses produits dérivés.

Et pour cause, les producteurs, artisans industriels, et les éleveurs ont boudé les stands de la manifestation. «Les initiateurs du Festival ont annulé la manifestation. Il y a juste une partie du staff qui a voulu maintenir l’organisation de cet événement qui a été préparé dans la précipitation. D’ailleurs, les acteurs de la filière n’ont pas été associés. Je cite, à titre d’exemple, la Direction des services agricoles (DSA). L’idée d’organiser ce festival est vraiment intéressante, mais il fallait prendre le temps qu’il faut pour bien le préparer et réussir la première édition. Il y a aussi l’endroit choisi pour abriter cette rencontre qui n’est pas, à mon avis, compatible avec le travail des fromagers», nous a précisé Rachid Ibersiene, producteur de fromage artisanal, que nous avons joint, hier, au téléphone. Tahar Iken, président de la Coordination de wilaya du conseil national interprofessionnel des agriculteurs, éleveurs, collecteurs et producteurs de lait, nous a également souligné que la structure qu’il préside n’a pas été invitée par les organisateurs du Festival.

Notons que le président de la coordination de wilaya de la CGEA, Nour El Islam Ben Aoudia, a, dans une vidéo postée sur la page Facebook de son organisation, déclaré : «Je voulais que la date du Festival soit maintenue, mais le destin en a voulu autrement. Elle sera reportée à une date ultérieure. L’événement aura lieu après le Ramadhan à Tizi Ouzou», a-t-il lancé. De son côté, le commissaire du Festival, le Dr Chabane Aït El Hadj, qui est également vice-président de la CGEA, coordination de Tizi Ouzou, a soutenu que des invitations ont été envoyées aux éleveurs, aux transformateurs et à tous ceux qui interviennent dans la filière lait, notamment la fabrication du fromage.

Il a aussi précisé que des personnes de plusieurs wilayas qui ont confirmé leur participation ont fait faux bond à la dernière minute. Il est utile de souligner, en outre, qu’après la défection de la CGEA, l’organisation du Festival a été confiée à la BADR, sous l’égide de l’APW et en partenariat avec la radio régionale de Tizi Ouzou.

Journées d’étude

Devant cette situation, le festival s’est transformé en une sorte de journées d’étude avec la présentation de communications. Les interventions de la première et de la deuxième journées de ce rendez-vous se sont articulées essentiellement sur le développement de la production fromagère au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.

Le Dr Ahmed Kabene, maître de conférences à la Faculté des sciences économiques de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a souligné la nécessité de mettre en place un cadre institutionnel en faveur de la qualité fromagère. Il propose, à ce propos, entre autres, la création de dispositifs nationaux de surveillance de la qualité.

«Il faut un guide de bonnes pratiques de la production et de la transformation du lait et favoriser la culture de labellisation et de certification des produits», a-t-il ajouté tout en estimant que la production dans les exploitations doit être encouragée tout comme la culture du management et du marketing de la qualité. «Il faut s’ancrer dans la voie des coopératives tant en amont qu’en aval et opter pour les circuits courts (proximité du consommateur) et l’évolution par l’innovation», a-t-il plaidé.

Pour sa part, Madjid Hamdad, directeur de la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) de Tizi Ouzou, a parlé des dispositifs de création de projets dans le cadre de la transformation du lait. Il a mis, en outre, l’accent sur l’accompagnement de la CRMA dans, a-t-il précisé, la sécurité financière de l’investisseur.

De son côté, Yazid Ouada, directeur du groupe régional BADR de Tizi Ouzou, a, lors de son allocution d’ouverture, expliqué le processus d’acquisition de crédits par les investisseurs dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage.

Il a parlé de la formule «Ettahadi fédérateur» qui est «un crédit, partiellement bonifié par l’Etat, octroyé dans le cadre de la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage. Il est destiné aux opérateurs, transformateurs, conditionneurs et stockeurs de produits agricoles. La BADR accorde une ligne de crédits pour l’achat de cheptel et les propriétaires d’unités d’exploitation doivent établir des conventions avec des éleveurs», a souligné M. Ouada qui est revenu sur les leviers de croissance de l’industrie laitière.

Le Dr Saliha Bounar, directrice du laboratoire vétérinaire régional (LVR), devait intervenir, hier, dans l’après-midi, sur le rôle du LVR de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou) dans le contrôle sanitaire des animaux et leurs produits (fromage). 

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