Le président Tebboune a relevé, lors de la réunion du Conseil des ministres, l’impératif d’accorder une grande importance à ce recensement, considéré comme «un mécanisme essentiel» pour la prise de décision.
Prévu initialement en octobre 2023 puis retardé pour être annoncé pour la fin de ce premier trimestre, tel que précisé en janvier dernier par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, le troisième recensement général de l’agriculture (RGA) n’a pas encore démarré de manière effective.
Il est toujours objet de préparation par la commission nationale installée à cet effet, dont la quatrième réunion d’évaluation a eu lieu le 13 mars. L’opération ayant concerné dans une première phase six wilayas pilotes entre le 18 février et le 3 mars.
L’objectif étant d’évaluer le plan opérationnel élaboré par le comité technique sur le terrain, en vue de s’assurer de son efficacité et des moyens humains et techniques mobilisés à cet effet, avant sa généralisation lors du recensement général de l’agriculture, qui concernera toutes les régions du pays.
C’est justement ce pas qui est attendu pour démarrer effectivement l’opération sur laquelle a insisté le chef de l’Etat lors du dernier Conseil des ministres. Abdelmadjid Tebboune a dans ce cadre relevé l’impératif d’accorder une grande importance à ce recensement, considéré comme «un mécanisme essentiel» pour la prise de décision.
Il ainsi «enjoint au gouvernement d’accorder une grande importance» à ce dossier, selon le communiqué rendu public à l’issue de la réunion. Il s’agit en effet d’identifier les capacités nationales et les besoins «afin de prendre les bonnes décisions sur la base de données scientifiques exactes».
Données non actualisées
Ce qui manque cruellement, d’autant que ces données n’ont pas été actualisées depuis 2011 alors qu’elles sont primordiales dans l’élaboration des politiques publiques au niveau local et national. Elles sont aussi d’une grande importance pour l’amélioration de la prise de décision dans un secteur dont dépend la sécurité alimentaire du pays.
Le ministre Youcef Cherfa a déjà mis l’accent sur cette question, soulignant que les données collectées permettront d’avoir une meilleure vision du secteur notamment pour le dossier du foncier.
Pour rappel, le 3e RGA a été retardé pour des contraintes budgétaires, notamment alors qu’il était attendu en 2011 conformément aux orientations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le RGA, qui sera incessamment lancé, fera suite à ceux de 2001 et 1973. Depuis 2001, c’est-à-dire depuis 23 ans, plusieurs changements sont intervenus sur la scène agricole avec notamment la création de nouvelles exploitations, le lancement de nouvelles filières et le développement de l’agriculture saharienne.
Il y a lieu donc d’actualiser les statistiques. Celles issues du RGA de 2001 et publiées en 2003 font part de 40 millions d’hectares de terres utilisées par l’agriculture (SAT). Une superficie constituée en grande partie par les pacages et de parcours, c’est-à-dire de terres non cultivées.