Oued El Hamiz (banlieue est) : Les habitants sont-ils à l’abri d’un danger ?

30/01/2023 mis à jour: 03:22
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Une partie de l'affluent oued El Hamiz

Le risque de maladie à transmission hydrique (MTH) et autres maladies contagieuses plane sur la localité de Benziane, relevant de la commune de Bordj El Kiffan. Et pour cause, ce lotissement, autrefois douar évolué au fil des années, est érigé sur l’affluent de l’oued El Hamiz lequel est assiégé par les ordures déversées et la pollution qui émane de ce cours d’eau hautement insalubre. Il va sans dire que depuis quelques mois, la stagnation des eaux due à une pluviométrie faible a significativement accentué le risque de maladie sur la santé des habitants. Pis, les fortes pluies de ces derniers jours risquent de provoquer un débordement. «Nous avons pris attache avec les autorités concernées par ce problème. Notre cas nécessite une délocalisation, voire un relogement», alerte un habitant. Et d’ajouter : «En l’absence d’une prise en charge idoine, nous avons entrepris plusieurs réalisations à nos propres frais. Cependant, cela est insuffisant, car le vrai problème reste celui de la pollution et des mauvaises odeurs qui émanent de l’oued.» Par ailleurs, l’accumulation des collections d’eaux pluviales et usées dans cet espace durant les périodes gâtées par les pluies marque les problèmes d’assainissement pour les lotissements implantés aux abords de cette rivière. Il se crée ainsi une écologie propice à la propagation de germes pathogènes avec lesquels la population est en contact permanent.

Signalons qu’en plus de la pollution de l’oued, qui a altéré le cadre de vie des habitants, se pose également le problème de l’irrigation des terres agricoles du périmètre par les eaux de l’oued. A partir du lieudit douar Ben Ziane, jusqu’à proximité de Rouiba, le cours d’eau traverse des milliers d’hectares de terres agricoles. D’après des habitants du douar, «des agriculteurs irriguent leurs parcelles de terre en puisant des eaux de l’oued. Tout au long des deux rives. Faut-il que nous attrapions le choléra pour que les pouvoirs publics interviennent ? Depuis des années, nous demandons à ce que cet oued soit assaini. Nous continuons à vivre dans l’insalubrité et la pollution. Il y a quelques années, des travaux de curage ont été lancés, mais ils n’ont concerné qu’une infime partie de l’oued».

Il est à rappeler que le lotissement douar Ben Ziane a été construit sur les rives de l’oued durant les années 1990, sur les restes d’un hameau de maisons très anciennes. Seuls quelques mètres séparent les habitations du lit de l’oued. «L’extension s’est faite de manière anarchique et improvisée durant la décennie noire, où les responsables locaux de Bordj El Kiffan, entre autres le DEC, ont attribué des lots de terrain à tort et à travers. Ce lotissement n’aurait pas dû voir le jour, compte tenu de sa proximité avec un oued très pollué», regrette un ancien habitant de la localité.

Les appréhensions des habitants ne sont pas à leur comble puisque, en plus de l’avilissement du cadre de vie et le risque sanitaire, le scénario d’une éventuelle inondation est à craindre. L’oued peut à la moindre chute de pluie, aussi fugace soit elle, sortir de son lit pour provoquer une catastrophe. D’ailleurs, des inondations se sont produites par le passé, révélant la vulnérabilité de ce lotissement d’habitations face à une crue menaçante. Si la capitale est en train de se débarrasser de la grande pollution qui émane de l’oued El Harrach et autre sites hautement pollués, l’est de la capitale, en l’occurrence le douar Benziane, n’est paradoxalement pas préservé de ce genre de dégradation écologique.

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