L’armée israélienne a commis mardi dernier un terrible crime à Ghaza. Elle a totalement détruit une mosquée célèbre, connue sous le nom d’Al Omari. Au départ, c’était une église construite au Ve siècle sur 40 m2, c’est dire son immensité. Au XIIe siècle, elle a été transformée en mosquée. Vu à la télévision mardi dernier, tout était ruine et il ne reste qu’une partie du dôme pour rappeler qu’il y avait là un lieu de culte. Vendredi passé, l’armée israélienne a bombardé et détruit une mosquée et une école mitoyenne.
Les deux édifices avaient été transformés en refuge pour la population palestinienne. 26 Palestiniens ont laissé leur vie dans cette opération de l’armée d'occupation israélienne. Depuis le déclenchement des sanglantes représailles, après le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a éprouvé un plaisir sadique à détruire les églises, les mosquées et les écoles de Ghaza.
Elle ne veut pas que ces lieux soient transformés en centres d’accueil pour les Ghazaouis, dont elle avait détruit au préalable leurs maisons, et pour que les enfants ne retrouvent pas leurs salles de classe. Selon l’UNRWA, l’Organisme des Nations unies chargé de la gestion des camps de réfugiés palestiniens, au moins 500 000 enfants sont désormais privés d’école et errent parmi les immeubles en ruine. Selon des chiffres officiels, 69 sites patrimoniaux entre mosquées et églises ont été détruits délibérément par les Israéliens. De nombreuses organisations internationales se sont émues de la destruction des lieux de culte et de savoir.
Les Nations unies, particulièrement leur secrétaire général Antonio Guterres, le PAM (Programme alimentaire mondial), l’Unicef, l’ONS et d’autres organisations affiliées à l’ONU ont réagi devant le malheur qui s’est abattu sur le peuple palestinien. Ces ONG se sont mobilisées pour secourir les survivants du génocide avec tous les moyens dont elles disposent.
Bizarrement, une organisation relevant elle aussi des Nations unies ne s’est pas du tout manifestée et n’a même pas exprimé une quelconque compassion pour les femmes et les enfants, cibles privilégiées des Israéliens. Il s’agit de l’Unesco. Pourtant, elle aurait dû être en première ligne. Cela fait partie de ses attributions. Dans ses statuts, il est clairement établi qu’elle a en charge la protection du patrimoine de l’humanité, des structures de l’enseignement et du soutien à la profession de journaliste.
Pour les trois cas, elle est aux abonnés absents. Elle devait être la première à réagir lorsque l’armée israélienne s’est mise à détruire écoles et églises. Les vestiges de Baalabek, au Liban, viennent d’être ciblés. A Ghaza, et selon un décompte officiel, 169 journalistes palestiniens ont été assassinés par l’armée israélienne alors qu’ils étaient en train de faire leur métier.
Certains d’entre eux ont été tués dans leur domicile même, avec femme et enfants. Durant la décennie noire en Algérie, la secrétaire générale de l’Unesco publiait rapidement un communiqué condamnant l’assassinat de nos confrères par les terroristes islamistes du FIS et exprimait ses sympathies aux familles des victimes. Il est même arrivé que l’Unesco s’était proposée d’offrir en cadeau une rotative à la presse privée algérienne pour lui garantir son indépendance.
Les autorités algériennes de l’époque avaient décliné l’offre. Tout ceci pour dire qu’on est en droit de s’interroger sur le silence observé par l’Unesco actuellement face à la tragédie de Ghaza. La secrétaire générale de l’organisation s’est bien rendue en Ukraine, et c’est tout à fait logique lorsque des églises et autres monuments faisant partie du patrimoine ont été bombardés par l’armée russe. Pourquoi ces deux poids deux mesures ? Y a-t-il des forces occultes qui influent actuellement sur le comportement de l’Unesco ? De toute évidence, son silence restera une tache noire dans cette organisation, connue pour son dévouement noble et généreux pour les causes de l’humanité.