Oran : Les chauffeurs de taxi dénoncent la concurrence déloyale des plateformes numériques

30/03/2022 mis à jour: 16:00
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Les problèmes vécus par les chauffeurs de taxis de la wilaya d’Oran étaient à l’ordre du jour de l’assemblée générale organisée hier lundi 28 mars par le syndicat SNTT-UGTA dans la salle de conférence et de formation du siège de l’union de wilaya.

Il s’agit en premier lieu de la concurrence, jugée déloyale par la corporation, des applications ou des plates-formes numériques qui proposent les mêmes services de transport. «La concurrence est déloyale pour une raison essentielle, c’est que ces entreprises ne sont pas agréées par le ministère des Transports et ne sont donc pas soumises aux mêmes règles que nous», estime en marge de la rencontre Kada Benabou, secrétaire national du syndicat précisant que «ces start-ups comme on les appelle  travaillent avec un registre de commerce de type location de voiture» et qu’ «au niveau d’Alger, une plainte a déjà été déposée l’année dernière et l’affaire est toujours entre les mains de la justice». 

Pour ce cadre syndical, il ne s’agit pas d’être pour ou contre la technologie mais de faire en sorte que tous soient soumis aux mêmes règles afin d’éviter l’anarchie. Ainsi, en plus d’une intrusion dans l’inter-wilaya, également dénoncée ici, le problème se pose de manière particulière au niveau de l’aéroport où l’activité est réglementée de manière spécifique. 
 

«Par souci d’équité, nous avons opté pour une organisation par équipes et une activité par alternance, ce qui veut dire qu’un chauffeur de taxi travaille un jour sur deux en fonction de l’équipe à laquelle il appartient, mais l’intrusion de ces applications a eu pour effet de tout chambouler et surtout de priver les taxieurs de leur gagne-pain», explique C. Abdelkader, responsable de la section aéroport. 
 

Dans le communiqué rédigé à l’issue de la rencontre, les concernés demandent une intervention urgente des autorités pour régler ce problème. L’activité des taxis au port d’Oran  est également soumise à une réglementation spécifique exigée pour l’accès à l’intérieur de l’enceinte portuaire avec «macarons et badges» spéciaux pour les chauffeurs. 
 

«Nous avons demandé que le point de stationnement reste à proximité de la gare maritime pour une meilleure prise en charge des clients qui affluent des ferries et aussi la possibilité de pouvoir rentrer par la nouvelle route afin de désengorger l’entrée de la pêcherie», explique M. Kouidri, responsable de la section du port qui s’est également exprimé en marge de la rencontre. L’autre point soulevé concerne les préparatifs des jeux méditerranéens et la nécessité de s’organiser et d’établir un nouveau plan de transport. «Nous avons déjà proposé aux autorités de revenir aux stations urbaines en réhabilitant les anciennes et en créant de nouvelles mais aucune suite n’a été donnée à notre requête malgré l’étude que nous avons menée», indique-t-on à ce sujet. 

Au propos de l’inter-wilaya, les concernés sont favorables à une centralisation de l’activité et demandent la création d’une seule station devant desservir l’ensemble des destinations comme c’est le cas à Alger. Globalement, les revendications concernent l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des taxieurs, mais aussi la levée de certaines entraves bureaucratiques. Aussi, tout en n’excluant pas le recours à des sit-in devant la direction des transports, les rédacteurs du communiqué soulignent l’ouverture du syndicat au dialogue afin de régler les problèmes posés. 
 

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