Une rencontre de la société civile avec l’autorité wilayale a été organisée mercredi dernier à la salle des conférences de la Mosquée Ibn Badis.
Une occasion pour les acteurs associatifs d’exprimer leurs préoccupations et, par extension, celles des citoyens devant être transmises aux dirigeants locaux ou même nationaux. Le wali d’Oran, qui a présidé la rencontré, a d’abord dressé une sorte d’état des lieux de ce qui a été ou est en train d’être réalisé dans plusieurs domaines avant de s’engager à écouter le maximum de doléances de la journée et à organiser d’autres rencontres pour les mêmes raisons.
Concernant le secteur de la santé, on apprend, par exemple, que les nouveaux hôpitaux de Gdyel, Chtaibo et El Kerma, ouverts à titre exceptionnel (avant livraison des projets) durant la crise de la Covid puis fermés juste après, seront opérationnels l’été prochain (en août), ce qui contribuera grandement à atténuer la pression sur les structures existantes.
A cela il faut ajouter l’hôpital des urgences d’Oued Tlelat (pas loin de la bretelle autoroutière) prévu pour la même période. Dans le même contexte, on a estimé à 33 le nombre d’investissements privés dans le domaine de la santé, ce qui fait d’Oran un véritable pôle sanitaire pour la région ouest du pays. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau potable, il a été dit que le problème sera définitivement réglé l’an prochain lorsque la nouvelle station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc (300 000 m3/j de capacité) entrera en service.
Une production supplémentaire qui contribuera largement à couvrir tous les besoins de la wilaya. En attendant, c’est une distribution équitable des ressources existantes qui est préconisée pour ne pas que des quartiers ou des localités soient lésés par rapport à d’autres.
Sur un autre registre, des investissements importants ont été consentis pour améliorer le réseau routier à l’exemple du dédoublement de la voie Ain El Türck-les Andalouses ou de la nouvelle route de contournement de Mers-el-Kebir. Les espaces récréatifs ne sont pas en reste avec les aménagements prévus sur le mont Murdjadjo mais aussi à l’intérieur du périmètre urbain avec la livraison, fin juin ou début juillet, du jardin d’Es-Sedikkia aménagé à la place du site dit «Batimat Talian», des logements en préfabriqués démolis après le relogement de l’ensemble des résidents.
De prime abord, les efforts de la société civile ont été salués notamment dans la prise en charge des besoins des familles nécessiteuses durant ce mois de Ramadhan, mais aussi pour avoir largement contribué à donner une belle image de la ville lors des derniers Jeux méditerranéens et d’autres rendez-vous telle la CHAN 23. Oran s’apprête également à recevoir 4 disciplines (football, handball, gymnastique et natation) des Jeux panarabes et là aussi le rôle de la société civile est mis en avant.
Parmi les intervenants, un acteur associatif a demandé à ce que les associations soient protégées lorsqu’elles dénoncent des faits de corruption. D’autres se sont intéressés aux problèmes de logements et c’est le cas pour Es-Sénia où on s’est plaint que la commune n’ait bénéficié que de 600 logements sociaux pour 9 000 demandes exprimées.
Au sujet du logement, on apprend que pour l’ensemble de la wilaya, ce ne sont pas moins de 20 000 familles qui ont été relogées. «Des milliers de familles attendent encore mais nous y travaillons et nous ferons tout ce qui est possible pour venir à bout de ce problème», avait indiqué le chef de l’exécutif local précisant que rien ne peut se faire du jour au lendemain et qu’il faut s’armer de patience.
La problématique du logement a été débattue sous plusieurs aspects et c’est aussi le cas pour la spéculation immobilière et son rapport avec le foncier urbain. Face à un intervenant qui a évoqué le problème de manière vague en disant que les terrains récupérés doivent être attribués pour des projets d’utilité publique, Said Sayoud a déclaré : «iI faut savoir de quoi on parle, faites vos enquêtes et donnez moi des noms et des lieux précis et si je n’interviens pas, je vous assure que je vais démissionner.»
Le fait est que, selon lui, les immeubles qui poussent actuellement comme des champignons en ville sont bâtis à la place de bâtiments qui appartenaient déjà à des particuliers qui les ont revendus. «Ni moi ni aucun membre de mon équipe n’avons attribué de terrains de ce genre pour les promoteurs privés», indique-t-il pour ensuite préciser que le rôle de l’Etat est de se soucier des plus démunis. «Nous acceptons la critique et nous sommes prêts à demander pardon au cas où nous commettrons des erreurs mais si vous voyez que nous agissons dans le bon sens pourquoi hésitez-vous à nous soutenir ?» s’est-il exclamé en invitant les acteurs de la société civile qui veulent s’exprimer à venir assister aux réunions de l’exécutif qui se déroulent chaque mercredi.