Oran : Le palais de la Culture rouvre enfin ses portes

21/06/2022 mis à jour: 01:25
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Photo : D. R.

Sitôt rouvert au public, le palais de la Culture Zeddour Brahim Belkacem devra participer, au même titre que les autres instances dépendantes du secteur de la culture, aux animations prévues dans le cadre de la tenue à Oran des Jeux méditerranéens.

Le palais de la culture a rouvert ses portes au public ce dimanche, soit juste après la visite à Oran de la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, qui l’a inauguré jeudi. Symboliquement c’est une exposition collective de tableaux qui est proposée aux amateurs d’art.

C’est le cas pour M. Houari, musicien qui redécouvre cet espace où il s’était déjà produit et qui a, pour la circonstance, tenu à signer le livre d’or mis à la disposition du public. «Je passais par là (place Karguentah) par hasard et je suis agréablement surpris de voir les portes ouvertes après tant d’années de fermeture», s’exclame-t-il.

L’attente est certaine. L’édifice est resté fermé pour travaux pendant une douzaine d’années et il s’apprête aujourd’hui à reprendre sa place en tant que repère culturel de la ville, ce qu’il a été depuis sa mise en fonction il y a des dizaines d’années avec l’organisation de spectacles, de conférences, de rencontres littéraires, d’expositions de tout genre etc., mais aussi avec un programme de formation destiné aux jeunes. L’acquisition des équipements pour meubler les différents espaces rénovés ou carrément créés est actuellement en cours.

La directrice du Palais, Mme Bakhta-Kouadri, qui occupe ce poste y compris durant la durée des travaux, promet une réappropriation des lieux au profit du public mais surtout au bénéfice des jeunes talents avec tous les ateliers qui sont déjà prévus pour promouvoir autant de spécialités entrant dans le cadre culturel.

Ce dimanche-là, elle avait justement une séance de travail avec la directrice de la culture, Mme Bouchra Salhi. Sollicitée, cette dernière explique que «si les travaux ont duré aussi longtemps c’est à cause des dégradations qui ont touché la structure même du bâtiment».

Selon elle, au départ il s’agissait d’une opération de réhabilitation et de réaménagement notamment pour régler le problème d’étanchéité mais au fur à mesure que les travaux prévus initialement avançaient, on s’était rendu compte, notamment en décapant, que les dégradations étaient beaucoup plus profondes au point de menacer l’ensemble de la structure et c’est ce qui a été constaté avec la corrosion ayant touché les aciers.

Depuis sa mise en fonction en tant que Palais de la culture, le bâtiment a effectivement subi plusieurs liftings mais, cette fois, on a décidé de procéder autrement. «Pour remédier à la situation, il fallait donc arrêter le chantier initial et procéder à une réévaluation de ce qu’il était nécessaire de faire», ajoute la même responsable.

La réévaluation exigeait de commander une autre étude approuvée par le CTC avant d’entamer des travaux de consolidation puis d’aménagement qui ont par conséquent nécessité une enveloppe budgétaire plus importante.

«La grande salle de spectacles qui était conçue au départ sur une triple hauteur a été réaménagée sur une double hauteur, ce qui nous a permis de gagner un espace supplémentaire polyvalent pouvant être dédié aux artistes et contenir un espace bibliothèque ou médiathèque», indique encore Mme Bouchra Salhi. Pour le reste, à titre illustratif, en plus des ateliers sont également prévus un labo photo et même un studio d’enregistrement.

Sur un autre registre, les locaux donnant directement sur le boulevard Hamou Boutlélis seront réattribués aux anciens bénéficiaires mais avec de nouvelles conditions, plus strictes, incluant l’interdiction de la sous- location et la nécessité d’assurer à la CNAS le personnel recruté s’il y en a.

L’activité exercée doit évidemment aussi être en conformité avec le domaine de la culture (l’artisanat inclus). Globalement, ce qui caractérise le Palais de la culture et justifie sa dénomination malgré un statut juridique de Maison de la culture c’est qu’il est en même temps un monument historique (même s’il n’est pas classé, précise la directrice de la culture) et une infrastructure culturelle. De ce fait, les travaux se devaient de respecter l’aspect architectural.

La mosaïque sur le frontispice a non seulement été sauvegardée mais elle a même été remise en valeur. Le thème agraire de cette décoration, qui est sans conteste artistique, rappelle néanmoins le passé de cet édifice, ancienne Maison de l’agriculture durant la période coloniale.

Bien situé en plein cœur de la ville, le Palais Zeddour Brahim Belkacem rayonnera encore longtemps dans le domaine de la culture à Oran. Aujourd’hui, sitôt rouvert, il participera lui aussi, au même titre que les autres instances dépendantes du secteur de la culture, aux animations prévues dans le cadre de la tenue à Oran des Jeux méditerranéens.    

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