Dans le cadre du Festival européen «Musiqu’elles» organisé en collaboration avec l’ONCI et l’Institut Cervantès, la salle El Maghreb (ex-Régent) a abrité, mercredi dernier, un spectacle flamenco de haute facture, à la grande joie du public.
Une guitare, une percussion, une voix et une danse, voilà les ingrédients principaux de la recette Flamenco pour le plaisir des oreilles mais aussi des yeux. Une recette respectée dans le spectacle donnée mercredi soir à la salle Maghreb (ex-Le Régent) dans le cadre du festival européen organisé en collaboration avec l’ONCI et, pour ce cas précis, avec la collaboration de l’Institut Cervantès (Espagne).
Le flamenco est un art qui se vit tout autant pour le public et c’est un peu dommage car la scène de cette salle de cinéma majestueuse est un peu trop haute pour permettre la meilleure adhésion possible avec le spectacle. N’empêche le charme opère toujours et c’est dans une large mesure grâce aux performances des artistes qu’elles soient individuelles ou en totale osmose entre elles.
Il y a d’abord ce chant profond parfois mélodieux parfois empreint d’agressivité mais c’est pour mieux exprimer les contradictions de l’âme humaine bienveillante en surface mais bouillonnante dans ses profondeurs. Certains phrasés mélodiques impressionnants exécutés par la chanteuse Gema Caballero sont tellement prolongés de manière presque inattendue que le public se retrouve avec le souffle coupé.
Il y a un envoutement certain qui se dégage de cette prestation colorée incluant des fandangos andalous et soutenue par un jeu de guitare de Luis Mariano Renedo de Lucas oscillant là aussi entre des effets rythmiques endiablés dont seuls les musiciens du genre ont le secret et des passages plus classiques. Des suites d’accords arpégés, des trémolos ou de simples riffs répétitifs ponctuant certains passages de chansons agrémentent la partie musicale du spectacle.
Certaines imperfections sonores de l’instrument dénotent le choix du guitariste de privilégier le naturel sans rien céder à la dextérité et c’est sans doute pour un meilleur rapprochement avec la tradition. Par tradition, il faut entendre celle du flamenco mais aussi celle de la guitare classique espagnole et ces illustres compositeurs qui ont été inspirés par l’Andalousie comme FransiscoTarrega.
La tradition, c’est aussi la danse typique du flamenco et là aussi la performance de Sara Calero est remarquable avec respect des codes du genre dont les jeux de mains évoquant vaguement ceux des danseuses de l’Inde lointaine, pays d’origine des gitans qui sont les gardiens principaux de ce style qui a su capitaliser une multi culturalité séculaire et qui a fini par devenir un pan important de l’âme espagnole.
Chaque accessoire comme les castagnettes ou alors le «cajon» de Raul Domínguez apporte un plus rythmique aux «palmas» et aux jeux des pieds caractéristique qui font vibrer la scène.
Le costume, dont la robe gitane, participe grandement à l’émerveillement du public devant l’allégresse mais aussi la grâce de la danseuse qui a été associée à la chanteuse pour ce spectacle (Platica) animé par les deux femmes mais qui a été finalement un Dialoque à quatre.
Le spectacle qui clôt la partie oranaise du festival en question a été présenté par la directrice partante de l’antenne oranaise de l’institut Cervantes qui a remercié le public de la ville d’Oran en même temps que Nabila Benzerdjeb, la directrice régionale de l’ONCI.
A noter que la ville d’Oran était concernée par deux autres spectacles entrant dans le cadre du même festival dédiée aux femmes avec les autrichiennes de Travel Diaries et la danoise d’origine palestinienne Simona Abdallah, spécialiste de la percussion.