Le conseil national du RCD, qui dénonce l’«impasse» politique dans laquelle se trouve le pays, s’inquiète de «l’extrême gravité» de la répression des militants et des partis politiques de l’opposition.
«L’allocution d’ouverture pour les travaux de cette session et les interventions des cadres du parti se joignent pour dénoncer l’impasse politique dans laquelle baigne notre pays, conséquence de l’entêtement du pouvoir réel à reproduire les mêmes artifices utilisés depuis 1962», s’est indigné le parti dans ses résolutions, publiées au lendemain de la tenue de la neuvième session ordinaire de son conseil national. «Plus de trois années que notre pays vit au rythme de fausses élections et autre faux scrutin référendaire, largement rejetés par le peuple.
Ces farces électorales ont, encore une fois, creusé le fossé entre les citoyens et les institutions et inhibé les bonnes volontés. Les Conseils des ministres ressemblent de plus en plus à des réunions de fonctionnaires administratifs destinées à entériner des décisions prises ailleurs. Les lois, pourtant promulguées par ce régime, sont régulièrement violées.
Le sort réservé à loi de finances 2022 en est un parfait exemple», a souligné le parti. Ce dernier a alerté sur «l’extrême gravité» de la répression qui s’abat sur les militants et des partis politiques de l’opposition. «Si par le passé, les citoyens pouvaient au moins exprimer leur colère, aujourd’hui, c’est la prison pour toute voix discordante.
Cette persécution vise à caporaliser les partis politiques et à anéantir l’espérance démocratique. Le RCD continue à être la cible du pouvoir. Il vient de recevoir une deuxième mise en demeure du ministère de l’Intérieur lui enjoignant de ne pas organiser des réunions qui associent des acteurs de la société civile, des militants politiques ou des citoyens tout court», a-t-il fustigé.
Sur le plan socioéconomique, les membres du conseil national considèrent que «le marasme est total et que la précarité» s’est installée dans le pays. «Notre pays, dépendant de la seule rente pétrolière, a vu ses capacités financières et ses réserves de change s’épuiser sous le poids conjugué de la corruption généralisée, de l’augmentation de la consommation intérieure, de la forte dépense sécuritaire et du recul inflexible du volume des exportations d’hydrocarbures.
Cette dépendance à l’exploitation des hydrocarbures reste fatale à la croissance économique puisqu’elle continue d’empêcher toute forme d’investissement dans d’autres secteurs producteurs de richesses et diffère l’investissement dans le cadre de la transition énergétique vers les énergies renouvelables», a déploré le RCD. Et d’ajouter que «la descente aux enfers du dinar est aggravée par le recours récurent et sans contrôle à la planche à billets pour financer la dette publique».
Pour le RCD, les «augmentations des prix que connaît le marché local, les pénuries en tout genre qui se multiplient engendrent l’appauvrissement de pans de plus en plus larges de la population».
Au plan international, la formation de l’opposition a dénoncé l’attaque militaire «injustifiée et condamnable» de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, et appelé à «l’urgence du traitement politique et diplomatique des conflits régionaux non encore résolus au niveau de l’ONU».
«N’ayant pas pu jouer un rôle diplomatique ne serait-ce que dans les conflits à nos frontières, notre pays, l’Algérie, ne peut aspirer malheureusement à un rôle – même minime – dans un conflit d’ordre mondial qui engage les grandes puissances de ce monde», a conclu le parti.