Avec l’augmentation des bourses universitaires et les nouvelles réformes dans oeuvres universitaires, les étudiants sont reconnaissants mais attendent bien plus.
C’est l’heure des reformes dans le secteur des œuvres universitaires. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, avant-hier dimanche, l’augmentation du montant de la bourse universitaire. Elle sera désormais à 2 000 Da par mois au lieu de 1 300 Da pour les futurs licenciés, 7 950 Da pour les étudiants en master1 et 9 300 Da pour le Master 2. Quant aux doctorants, ils bénéficieront de 12 000 Da par mois, soit l’équivalent de 36 000 Da par trimestre. Toujours dans les réformes, il y a la question du transport. L’accès au métro et au tramway est désormais gratuit dès cette rentrée universitaire 2023/2024. L’Office National des Services Universitaires (ONOU) avait promis le mois passé d’améliorer ses services de transport et de restauration. Il y a également la numérisation des données des étudiants dans toutes les universités du territoire national. Elle est mise en place dans le cadre de la politique « Zéro papier ».
Les étudiants attendent plus
Mais réellement, qu’en pensent les étudiants? Chaïmaa, étudiante en deuxième année à l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) de Bouzeréah est relativement satisfaite. « Ce que j’ai réellement apprécié dans ce changement est l’accès au métro gratuitement et la numérisation. Le premier nous permet de faire des économies et le 2e d’éviter les rushs dans les procédures administratives. Toutefois, malgré l’augmentation, la bourse reste insignifiante par rapport aux coût de la vie et aux charges que nous avons au quotidien. Ceci sans compter la basse qualité de la restauration », souligne-t-elle. Ahlem, étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure de Journalisme (ENSJSI), va plus loin. « Ce que je n’arrive pas à comprendre encore est la différenciation entre étudiant et chômeur. Dois-je sortir en chômage pour avoir 13 000 dinars par mois sachant qu’un chômeur n’a pas de charges sauf ses besoins personnels En tant qu’étudiants, nous avons des charges quotidiennes liées à nos études J’en citerai à titre d’exemple les impressions qui n’en finissent jamais. Est-ce que 2000 dinars par mois suffisent?», rétorque-t-elle.
Fateh, étudiant en 2e année master Sciences politiques se dit carrément insatisfait des changements. « Je vis chez mes parents. Et croyez-moi, je n’ai senti aucun changements. Je n’ai pas besoin de métro mais plutôt d’une bourse intéressante et surtout d’une fluidité des procédures numérisées. Le minimum serait d’accéder aux plate-formes sans bugs ni attentes qui peuvent durer parfois des semaines. Je n’exagère pas mais c’est la réalité que nous vivons notamment ceux qui ont comme moi deux baccalauréat », s’emporte-il. Ce n’est pas le cas pour Dounia, jeune étudiante en 1ère année sociologie. « Je suis encore au début cursus universitaire et à la résidence, je me sens enthousiaste mais j’attends plus ».
Pour rappel, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique avait annoncé, en janvier dernier, une série de mesures pour l’amélioration des services offerts dans le cadre des œuvres universitaires. En marge de l’inauguration du restaurant central à l'Université d'Alger 3, il avait annoncé la mise en place de quatre plateformes numériques pour la promotion du niveau des œuvres universitaires en termes de restauration, d'hébergement ou de transport. Dans un délai allant jusqu’à juin 2024, les oeuvres universitaires seront totalement numérisés.