OCDE : Les immigrés en force sur le marché du travail

28/10/2023 mis à jour: 00:19
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L’immigration à caractère permanent dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), avec 6,1 millions d’entrées en 2022, connaît une hausse de 26% par rapport à 2021 et atteint son plus haut niveau depuis au moins 2005, a indiqué l’organisation hier dans un communiqué. 

En 2022, 15 des 38 pays de l’OCDE ont enregistré leur plus haut niveau d’immigration à caractère permanent de ces 15 dernières années a-t-on  ajouté. 

Selon cette organisation internationale, la hausse de l’immigration de travail est l’un des facteurs à l’origine de cette situation, «étant donné que les travailleurs étrangers ont contribué à réduire les pénuries de main-d’œuvre et de compétences dans les pays de l’OCDE». 

Fuyant des pays où sévissent des régimes autoritaires ou en situation de guerre, les demandes d’asile dans les pays de l’OCDE ont aussi atteint un niveau record, a-t-on indiqué. Et de préciser que plus de 2 millions de nouvelles demandes ont été déposées dans les pays de l’OCDE en 2022, «soit bien plus que le précédent record de 1,7 million enregistré en 2015, et quasiment le double du niveau de 2021», a-t-on tenu à préciser. 

Cette hausse s’explique, selon la même source, en grande partie par l’augmentation du nombre de demandes aux États-Unis et en Europe. Selon le communiqué de l’OCDE, le conflit entre la Russie contre l’Ukraine a provoqué l’exode de millions de réfugiés ukrainiens dans les pays de l’OCDE. 

L’Allemagne et la Pologne comptent le plus grand nombre de réfugiés venus d’Ukraine en termes absolus, tandis que l’Estonie, la République tchèque et la Lituanie en accueillent le plus grand nombre en pourcentage de leur population, a-t-on précisé. 

Par ailleurs, le communiqué de l’OCDE indique que l’intégration et les perspectives des immigrés sur le marché du travail se sont améliorées, et ce, «dans un contexte de tensions sur les marchés du travail de l’OCDE». En effet, le taux d’emploi des immigrés a atteint 72,3% dans les pays de l’OCDE en 2022, «rattrapant presque celui de la population née dans le pays», a-t-on signifié. 

Alors que parmi les immigrés, les taux d’emploi ont augmenté à la fois pour les hommes et pour les femmes, l’OCDE indique que la hausse des nouvelles entrées de travailleurs étrangers et du taux d’emploi des immigrés est liée à des pénuries généralisées de main-d’œuvre et de compétences dans les pays de l’OCDE. L’immigration de travail figure donc en bonne place parmi les priorités des pouvoirs publics. 

Plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Australie et l’Espagne, prévoient de modifier en profondeur les cadres juridiques applicables. Par ailleurs, il y a beaucoup à gagner à tenir compte de la dimension de genre dans les stratégies d’intégration des immigrés, estime l’Organisation internationale. 

Dans les pays de l’OCDE, si l’écart de taux d’emploi entre les genres qui est observé chez les immigrés était ramené au niveau de celui observé chez les personnes nées dans le pays, 5,8 millions de femmes immigrées supplémentaires seraient pourvues d’un emploi. «Parmi les immigrés, les taux d’emploi des hommes et des femmes ont progressé, mais les mères immigrées restent confrontées à des difficultés spécifiques. 

Des mesures spéciales contribueraient à stimuler leur taux d’activité, par exemple en facilitant un accès rapide aux services de garde d’enfants, a-t-on enfin recommandé».
   
 

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