Nucléaire iranien : L’Iran proche de la fabrication de la bombe atomique, accuse l’AIEA

04/03/2023 mis à jour: 17:48
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Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi (à droite), reçoit le chef de l'AIEA, Rafael Grossi

La République islamique d’Iran est de nouveau sous les feux des projecteurs suite aux informations fuiteés d’un rapport confidentiel, selon lequel des particules d’uranium enrichi à 83%, soit un niveau proche de 90% nécessaires à la fabrication d’une bombe atomique, ont été décelées dans l’usine souterraine de Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de Tehéran. Les autorités iraniennes rejettent ces accusations récurrentes visant le programme nucléaire du pays soumis à un contrôle sévère de l’AIEA, source de tensions permanentes avec les capitales occidentales et les Etats-Unis, et bien évidemment Israël qui agite le spectre de la menace de sa «sécurité nationale».

Réagissant à ces nouvelles accusations, Tehéran admet «des fluctuations involontaires» survenues lors du processus d’enrichissement d’uranium, tout en niant avoir franchi la barre des 60%. C’est ce que le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique est allé vérifier sur place en se rendant, hier, à Téhéran pour rencontrer les autorités iraniennes et confirmer le respect des engagements de l’Iran en matière de respect du Traité de non-prolifération nucléaire . Le patron de l’AIEA tentera au cours de sa visite d’obtenir «un renforcement de l'accès au site et une augmentation du nombre d’inspections», selon une source diplomatique à Vienne, citée par l’AFP. La France a qualifié, jeudi, l’événement de «développement sans précédent et extrêmement grave». Plus fondamentalement, l’objectif de la visite du DG de l’AIEA à Tehéran vise à relancer le dialogue avec le gouvernement iranien sur ce dossier sensible, revenu au-devant de la scène, à la faveur de la guerre russo-ukrainienne. En effet, Téhéran est accusé, dans ce conflit, de faire le jeu de Moscou en lui livrant des drones et des armes de guerre ; chose que récusent les Iraniens. La position iranienne sur la guerre en Ukraine où elle se distingue par son refus de condamner l’intervention militaire russe n’est pas pour plaire à ses adversaires. La mince lueur d’espoir qui commençait à poindre à l’horizon, à la suite de la précédente visite du patron de l’AIEA à Tehéran, en mars 2022, laissant présager la perspective d’une reprise des négociations sur le dossier nucléaire iranien, semble de nouveau s’éloigner.

La menace d’une guerre atomique s’invite, avec fracas, dans les relations internationales. Après les déclarations du président russe, Vladimir Poutine, n’excluant pas le recours à son potentiel militaire, sans exclusive, si la sécurité de son pays est menacée, les récents essais de tirs de missiles balistiques sol-sol nord coréens, la nouvelle de l’imminence supposée de la fabrication de sa bombe atomique par l’Iran sonne la mobilisation générale du monde «dit libre» pour prévenir l’humanité contre un risque nucléaire annoncé. Sauf que ce risque, réel ou supposé, est à géométrie variable, tolérée pour certains, à l’instar d'Israël qui se moque des traités internationaux en la matière et qui continue, en toute impunité et à l’abri des inspections de l’AIEA, à renforcer son potentiel nucléaire, et paradoxalement, combattu avec force, dans le cas d’autres puissances nucléaires qui ne s’inscrivent pas dans la logique de l’ordre international en place. Les déclarations de l’ancien président conservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad menaçant de rayer de la carte du monde Israël résonnent toujours dans les esprits des Occidentaux et des Américains, principaux alliés de l’entité sioniste.

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