Des témoignages de médecins ayant pu avoir accès aux détenus et des lanceurs d’alerte y décrivent, preuves à l’appui, ce qui s’apparente à une structure de supplices opérant dans l’ombre et dont la finalité étant la souffrance, très souvent jusqu’à la toute fin, et l’humiliation des prisonniers plus que la recherche de renseignements.
Célèbres pour avoir été les techniques d’interrogatoire préférés des «Nazis» et autres geôliers et de la sinistre Gestapo, les simulations de noyade (waterboarding), technique du mur (walling), nudité forcée, technique du mur (walling), attaques de chiens, bains à l’eau glacée, harcèlement et sévices sexuels, privations de sommeil, coups, isolement prolongé, nourriture à la paille, menaces psychologiques,..., etc., continuent d'être infligés aux prisonniers et captifs palestiniens dans les locaux de l’administration pénitentiaire israélienne (IPS), les bases des militaires ou les geôles de la police de l’entité sioniste.
Par cet arsenal de pratiques tortionnaires, les militaires, policiers et matons israéliens s’emploient, ainsi, à réactiver l’ancien stéréotype de la cruauté nazie qui semble les inspirer profondément. En témoignent les troublantes nouvelles révélations faites par des médecins et des lanceurs d’alertes et rapportées par le groupe Protection qui rassemble des agences des Nations unies ainsi que d’autres organisations internationales et non gouvernementales.
En effet, un nouveau rapport intitulé «La destruction systématique du tissu de la vie», fraîchement publié, parle du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), qui vient de projeter sur la scène internationale, dans toute sa dimension terrifiante et cauchemardesque, les supplices dignes des plus effroyables tortures du Moyen Âge que subissent les Palestiniens en détention ou en captivité.
Les auteurs de ce document qui citent des témoignages de nombre de médecins et de lanceurs d’alertes font état de plusieurs «détenus blessés, gardés dans un hôpital de campagne, mains et pieds enchaînés et les yeux bandés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à leur lit». Pire encore, s’appuyant toujours sur la mise à jour du groupe Protection, l’OCHA s’indigne vigoureusement des pratiques de torture auxquelles ont recours l’entité sioniste et son armée de bouchers sanguinaires, en rapportant que les prisonniers palestiniens étaient «nourris à la paille et que plusieurs d’entre eux ont été amputés d’un membre, en raison d’un enchaînement prolongé».
Structure de supplices opérant dans l’ombre
Avec ces nouvelles révélations a, une fois encore mais avec de terrifiants détails, été mis à nu le vaste système clandestin de tortures élaboré par l’armée, l’administration pénitentiaire et la police israéliennes et exécuté par les "bêtes hitlériennes" et le black-out sur l’enfer carcéral sioniste qui a, des mois durant, été quasi-total, finalement rompu.
«Qu’ils soient détenus dans les locaux de l’IPS ou de l’armée, les détenus seraient confrontés à des conditions de détention extrêmement dures, y compris le surpeuplement et certains détenus dans des installations ressemblant à des cages, le fait d’avoir constamment les yeux bandés et d’être menottés, l’absence d’accès aux toilettes, l’exposition aux éléments, la fourniture de nourriture et d’eau en quantités à peine suffisantes pour survivre», s’offusquent les humanitaires de l’OCHA.
D’autres témoignages de médecins ayant pu avoir accès aux détenus et des lanceurs d’alertes y décrivent, preuves à l’appui, ce qui s’apparente à une structure de supplices opérant dans l’ombre et dont la finalité étant la souffrance, très souvent jusqu’à la toute fin, et l’humiliation des prisonniers, plus que la recherche de renseignements.
«Au moins 27 détenus de Ghaza seraient morts pendant leur détention dans une base militaire israélienne, notamment à Sde Teiman, dans le désert du Néguev, tandis qu’au moins quatre autres personnes de l’enclave seraient décédées dans les locaux de l’administration pénitentiaire israélienne, soit parce qu’elles auraient été battues, soit parce qu’elles n’auraient pas bénéficié d’une assistance médicale», s’affligent les rapporteurs onusiens.
Des femmes et des enfants feraient partie des personnes détenues lors des détentions massives effectuées par les forces armées israéliennes, à en croire le contenu du document qui ajoute que «de nombreuses familles n’ont aucune information sur leurs proches», tandis qu’Israël «ne fournit pas ou refuse de fournir des informations sur le lieu de détention ou le sort de nombreuses personnes détenues».
Les mineurs n’y ayant pas été épargnés. «Les garçons de plus de 14 ans sont généralement détenus avec des adultes. Les enfants plus jeunes sont détenus avec des femmes et des membres âgés de leur famille, généralement pour une durée plus courte».Pis, au 30 avril, l’administration pénitentiaire israélienne a fait état d’«au moins 20 enfants de Ghaza, détenus en tant que combattants illégaux, et 4 enfants pour des motifs liés à la sécurité», précise-t-on.
Pour leur part, les forces armées ont «récemment affirmé avoir arrêté 2300 Palestiniens au cours d’opérations terrestres dans la bande de Ghaza», relate l’OCHA, estimant que «le nombre réel était probablement beaucoup plus élevé». En outre, au cours de la même période (fin avril), «quelque 865 personnes étaient détenues en tant que combattants illégaux, une catégorie inconnue du droit international».
Se référant toujours aux témoignages nouvellement recueillis par les membres du groupe Protection, le Département chargé des affaires humanitaires auprès du secrétariat de l'ONU apprendra que «les détenus sont soumis au harcèlement sexuel, à des menaces de viol, ainsi qu’à la torture par des coups violents, des attaques de chiens, des fouilles à nu, la simulation de noyade (waterboarding) et le refus de nourriture, de sommeil et d’accès à la salle de bain, entre autres pratiques cruelles».
Ce «sadisme» sioniste qui s’affine
En plus de ce large éventail de supplices physiques, le «sadisme» sioniste, que rien n’égale, s’est perfectionné à renfort de vielles techniques, telles que «la nudité forcée», cette autre forme de torture morale et psychologique, appelée «torture blanche» dans le jargon des tortionnaires, car «ne laissant pas de traces» mais «particulièrement pénible» pour tout être humain, homme ou femme, soit-il.
«Selon les témoignages de détenus libérés et de médecins ayant accès aux personnes détenues, le but de ce traitement est d’obtenir des aveux forcés et de rechercher des membres présumés de groupes armés palestiniens», est-il rapporté dans le document onusien.
Là où l’on notera, à ce propos, que «le manque d’informations ainsi que la manière ad hoc et non coordonnée dont Israël [libère] les détenus, y compris les enfants, rend extrêmement difficile la coordination des réponses pour ce groupe très vulnérable et contribue à la séparation des familles et au fait que les enfants deviennent non accompagnés ou séparés de leurs familles».
Réitérant leur «profonde inquiétude» quant à «la détention inhumaine de combattants palestiniens présumés de la bande de Ghaza par les autorités israéliennes», «(..) au «traitement si difficile que certains ont dû être amputés d’un membre en raison d’un enchaînement prolongé», les Nations unies et les organisations partenaires se scandalisent des «plus de huit mois de guerre à Ghaza qui «ont ainsi entraîné une destruction et une perte de vies civiles d’une ampleur sans précédent».
Huit mois de guerre génocidaire qui, tel que l’a si bien résumé un célèbre spécialiste européen du monde arabe, immense défenseur des causes justes, ont montré au monde entier comment la prétendue «seule démocratie au Moyen-Orient s’est révélée être un régime judéo-nazi, capable d’infliger les pires souffrances à un peuple sans défense». Et ce, avec le soutien indécent de «certains gouvernement occidentales, soutien lui reconnaissant le droit de ''génocider'' en paix».
Mais la voix de ces gouvernements, tous soumis à l’idéologie sioniste, est, désormais, «inaudible, méprisable comme la voix de ceux qui ont refusé l’aide à un peuple victime d’un massacre biblique pro-sioniste.» «(..) La fracture entre ces gouvernements et leurs peuples, massivement mobilisés en faveur des opprimés palestinien, est irrémédiable».
C’est dire que toute cette barbarie et tous ces crimes abominables perpétrés, au mépris du droit international, du droit de l’homme et des valeurs d’humanité, contre les populations de la bande de Ghaza, ne risquent pas de disparaître du souvenir partagé.
Et ce, comme le faisait remarquer un historien français, chercheur au CNRS, «contrairement à d’autres guerres dont les traces ne pouvaient subsister que dans les archives ou à travers la littérature, le cinéma ou les mémoires intimes de celles et ceux qui les ont vécues».