La Nouvelle Banque de développement des BRICS (NDB) pourrait accepter l’intégration de cinq nouveaux membres.
C’est ce que vient de déclarer Dilma Rousseff, présidente de la NDB depuis mars dernier et ancienne présidente de l’Etat du Brésil, dans un entretien accordé au Financial Times à la veille du 15e sommet des BRICS. «La banque examine actuellement les demandes d’adhésion d’environ 15 pays, bien qu’elle ne soit susceptible que d’en approuver quatre ou cinq» a affirmé Mme Rousseff.
Sans citer ces pays, la même responsable a souligné que la banque tend à diversifier sa représentation géographique. «Nous allons nous transformer en une banque importante pour les pays en développement et les marchés émergents. Notre objectif doit être le suivant : une banque créée par les pays en développement et pour eux-mêmes», soutient Dilma Rousseff.
L’Algérie fait, pour rappel, partie des pays candidats à l’intégration de la NDB. Une prise de participation à la NDB, à hauteur de 1,5 milliard de dollars a été émise par l’Algérie pour renforcer ses chances de rejoindre l’actionnariat de la banque.
Si la demande d’adhésion aux BRICS peut aller au-delà du rendez-vous de ce sommet, le choix du ministre des Finances, Laaziz Faid, pour prendre part au sommet des BRICS en tant que représentant du chef de l’Etat, souligne le grand intérêt de notre pays à augmenter les chances de l’Algérie pour être acceptée parmi les actionnaires de la banque des BRICS.
Outre la question de l’adhésion de nouveaux membres, la NDB projette de commencer à octroyer des prêts en monnaies locales. «Le plan vise à réduire la dépendance au dollar et à promouvoir un système financier international davantage multipolaire», a précisé la présidente de la NDB.
La même responsable a ajouté qu’il s’agirait, dans un premier temps, de promouvoir les monnaies sud-africaine et brésilienne. «Les prêts en monnaies locales permettraient aux emprunteurs d’éviter le risque de change et les variations des taux d’intérêt américains», explique Mme Rousseff tout en défendant que les monnaies locales ne sont pas des alternatives au dollar.
«Ce sont des alternatives à un système… Jusqu’à présent le système était unipolaire, il va être remplacé par un système davantage multipolaire», a-t-elle soutenu. La banque des Brics envisage de débloquer des prêts à hauteur de 8 à 10 milliards de dollars avec l’objectif d’atteindre au moins 30% de «tout ce que nous prêtons en monnaies locales», précise Mme Rousseff.
Contrairement aux institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, dit-elle, la NDB «ne fixe pas de conditions politiques préalables. Souvent, un prêt est accordé à la condition que certaines politiques soient menées. Nous ne faisons pas cela.
Nous respectons les politiques de chaque pays», assure-t-elle. Tout récemment, la Banque mondiale a suspendu une aide financière à l’Ouganda, à condition de revoir sa loi condamnant l’homosexualité. La Banque des Brics, a été créée en 2015 et compte actuellement, en sus des cinq membres des pays Brics, le Bangladesh, l’Egypte, les Emirats arabes unis et bientôt l’Uruguay.
L’actuel sommet des Brics qui se déroule à Johannesburg prévoit de discuter de la question de la dédollarisation dans les échanges commerciaux entre pays membres des Brics. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué que son pays va intégrer la question des modes de paiement alternatifs lors de ce sommet.
«L’ordre du jour du prochain sommet comprendra la création d’instruments de paiement résistants aux risques externes, ainsi que l’usage accru des monnaies locales dans les transactions mutuelles», a-t-elle déclaré au média russe Sputnik. Pour rappel, la Russie a subi des sanctions économiques depuis le déclenchement du conflit avec l’Ukraine, et a été exclue du système Swift en février 2022.