Pour l’OCDE, aucun pays n’est à l’abri des risques de corruption et des effets délétères qui en découlent, d’où la nécessité de renforcer l’intégrité et de lutter contre ce fléau.
Selon un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), les cadres d’intégrité et de lutte contre la corruption s’améliorent, mais il est nécessaire de redoubler d’efforts afin de les renforcer à l’échelle mondiale en mettant l’accent sur leur mise en œuvre, en améliorant la collecte de données et en tenant compte des risques émergents.
Certes, les cadres adoptés par les pays de l’OCDE dans le domaine de l’intégrité et de la lutte contre la corruption deviennent plus complets et sophistiqués, mais il reste d’importantes lacunes à combler sur le plan de la mise en œuvre et en matière de données, indique cette organisation internationale.
En effet, l’OCDE dresse un état des lieux des performances actuelles des politiques et pratiques des pays dans ce domaine et évoque des pistes d’amélioration. A la lumière de nouvelles données issues des indicateurs d’intégrité publique de l’OCDE, ce rapport révèle aussi les incidences des nouveaux enjeux planétaires sur l’action menée en matière d’intégrité et de lutte contre la corruption.
Le rapport de l’OCDE a mis l’accent sur les nouveaux défis et les risques émergents, estimant que les pouvoirs publics font face à de nouveaux risques de corruption liés à «la transition écologique, à la course aux minéraux critiques, à la montée en puissance de l’intelligence artificielle et à l’intensification de l’ingérence étrangère».
Pour l’OCDE, aucun pays n’est à l’abri des risques de corruption et des effets délétères qui en découlent, d’où la nécessité de renforcer l’intégrité et de lutter contre ce fléau.
Une lutte nécessaire afin de préserver la confiance des citoyens à l’égard de la gouvernance démocratique, et rendre les économies plus productives grâce à un environnement propice à l’innovation, à la concurrence et à l’investissement, mais aussi pour veiller à la bonne affectation des ressources publiques, en une période de fortes contraintes budgétaires.
Dans les faits, et par les chiffres, le rapport indique que depuis 2020, ils sont nombreux les pays de l’OCDE à avoir adopté, pour la première fois, une stratégie de lutte contre la corruption ou de promotion de l’intégrité, citant comme exemples le cas du Costa Rica, des Etats-Unis, de la Finlande, de la France et de la Suisse.
Et de souligner que désormais, 71 % des pays de l’OCDE sont dotés d’une telle stratégie. Toutefois, ajoute la même source, ils ne sont que 40% à suivre, une fois cette stratégie adoptée, si les activités prévues sont bel et bien mises en œuvre, et 76% des pays n’assurent pas de suivi des emplois qu’occupent les anciens agents publics de haut rang après avoir quitté la fonction publique, malgré les risques de conflits d’intérêts.
De même, il a été constaté un manque de données sur la mise en œuvre des recommandations formulées par les auditeurs internes. Enfin, le rapport révèle aussi, et dans tous les domaines, des lacunes sur le plan de la mise en œuvre.
Et de citer notamment le cas de la réglementation relative aux conflits d’intérêts qui est «robuste», puisque 76% des critères classiques définis par l’OCDE sont remplis, mais la mise en œuvre accuse du retard : en moyenne, seuls 40 % des critères de l’OCDE relatifs aux pratiques sont satisfaits.