La wilaya de Boumerdès a bénéficié ces dernières années de 70 nouvelles écoles primaires, 16 CEM et 10 lycées, mais la cadence de réalisation est très lente.
Le problème n’est pas nouveau. Dans la wilaya de Boumerdès, l’état et la disponibilité des établissements scolaires ne s’invitent dans les réunions des responsables qu’à l’approche de la rentrée des classes. Fin mai dernier, les autorités locales avaient prévu la mise en service de 34 écoles primaires, trois CEM et deux lycées dès la reprise des cours. L’objectif étant de réduire la surcharge des classes, devenue la hantise de la famille éducative.
Il faut dire que l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour réduire la tension grandissante constatée dans les trois paliers. La wilaya a bénéficié ces dernières années de 70 écoles primaires, 16 CEM et 10 lycées. Au vu de ce programme, le défi semblait facile à relever.
Trois mois plus tard, le directeur de l’éducation a annoncé récemment sur les ondes de la Radio locale la réception en trois étapes de 17 écoles, un lycée à Boumerdès et un CEM à Béni Amrane.
Le premier cycle sera renforcé dès aujourd’hui par cinq écoles uniquement dont deux à Dellys, un à Boumerdès, un à Cap Djenet et un autre à Ouled Moussa. Les 12 autres écoles le seront d’ici la fin de l’année, affirme Khaled Bengriche, président de la commission éducation à l’APW.
La moisson est donc très maigre par rapport aux objectifs tracés. La rentrée sera difficile dans toutes les localités à forte densité démographique, à l’instar de Boudouaou, Ouled Moussa, Hammadi, Bordj Menaïel, Khemis El Khechna, etc.
Le recours au système de double vacation, aux annexes, aux classes roulantes, aux extensions anarchiques et autres solutions provisoires risque de se généraliser encore davantage au grand dam des élèves et de leurs enseignants. «Il n’y a aucune planification. On réalise de nouvelles cités, mais peu d’équipements publics.
Beaucoup de directeurs d’établissement ont déjà demandé l’acquisition de chalets pour faire face au phénomène de la surcharge qui empire d’année en année», souligne Mustapha Doulache, coordinateur du Cnapest.
Au chef-lieu de wilaya, quatre écoles primaires et deux CEM connaissent des retards dans la réalisation. Quand les réunions de bureaux fortement médiatisées prennent le dessus sur le travail de terrain, on ne peut s’attendre à de meilleurs résultats.
Pour le secondaire, beaucoup se réjouissent de la réception du lycée El Khalifa. La tension sera plutôt de mise au lycée Frantz Fanon où 11 classes devront suivre les cours dans des chalets de l’autre côté de la ville.
Des centaines d’autres élèves de la wilaya vont évoluer dans des établissements en préfabriqué très dégradés. La wilaya en compte 34, dont 8 à Boudouaou, 5 à Thénia, 4 Bordj Menaiel, 3 à Corso, 3 à Tidjllabine, etc. Lancées en juin dernier, les opérations de réhabilitation ont touché 188 écoles de la région. Il en reste encore 122, non entamées à cause du manque de financement, précise M. Bengriche.
Ce problème a retardé aussi l’aménagement de 32 lycées et 22 CEM, dont certains sont dans un état catastrophique. «La direction de l’éducation a obtenu une somme de 27 millions de dinars pour ce faire. Ce qui est insignifiant. L’art 92 de la wilaya interdit le financement de ce type d’opération sur le budget de wilaya, sinon on l’aurait fait», a-t-il indiqué.
Cette année verra, par ailleurs, la réception de 9 cantines parmi les 46 lancées en réalisation. Là aussi, l’échec est cuisant puisque ce type de structure fait encore défaut dans 242 écoles primaires de la wilaya.