Nouveau stade de Tizi Ouzou : Des ouvriers interpellent l’inspection du travail

05/04/2023 mis à jour: 18:38
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Photo : D. R.

Embauchés fin janvier dernier, une cinquantaine d’employés de l’entreprise en charge du gardiennage et de la sécurité au nouveau stade de Tizi Ouzou sont privés de leurs droits les plus basiques.

Il est reproché à leur employeur, Eurl KFGSS, d’avoir enfreint  les lois régissant les relations de travail. «Cela fait deux mois que nous travaillons ici, mais beaucoup d’entre nous n’ont pas encore été payés. Nous n’avons ni contrats de travail ni couverture sociale.

La moitié des effectifs travaillent de 16h à 8h, soit 16 heures, alors que la loi 90-11 stipule que l’amplitude journalière de travail ne doit en aucune façon dépasser douze heures. Plus grave encore, non seulement nous ne sommes pas payés à temps, mais nous n’avons pas droit au repos, ni les week-ends ni les jours de semaine.

Et celui qui ose réclamer sera licencié sur le champ», dénonce un agent de sécurité. 
Le récit des plaignants est pour le moins poignant.

«Il y a parmi nous un homme de 62 ans et des personnes natives de Chelghoum El Aïd, Souk Ahras, Bouira, Annaba, Chlef, etc. Ils mangent dans les restos Errahma et certains n’ont pas vu leurs familles depuis plus d’un mois, car ils n’ont rien dans leurs poches.

S’ils avaient trouvé un emploi près de chez eux, ils ne seraient pas venus jusqu’ici ou accepté de travailler sans couverture sociale», dira un autre agent, ajoutant avoir exposé leur problème à maintes reprises à l’inspection de travail de Tizi Ouzou. «Nous y sommes déplacés à trois reprises, mais personne ne nous a tendu l’oreille ou agi afin d’obliger l’employeur à appliquer la loi», déplore-t-il.

Pourtant, cet organisme a pour principale mission de veiller à l’application de la législation du travail. Ses éléments (article 03 de la loi (n°90-03) «peuvent entrer, à toute heure, de jour comme de nuit, dans tout lieu où sont en activité des personnes susceptibles d’être protégées par des dispositions légales et réglementaires dont ils ont à constater l’application».

Toutes nos tentatives de joindre les responsables de l’entreprise incriminée pour obtenir des réponses au sujet des requêtes des travailleurs sont restées vaines.

A noter enfin que l’état d’avancement du projet du nouveau stade de Tizi Ouzou est suivi de très près par les hautes autorités du pays. La dernière visite du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, sur le chantier remonte à 6 jours.  

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