De formation sociologique, Boukhalfa Belaloui ne voulait pas utiliser les instruments de cette discipline pour parler de sa région, la Soummam, de Sidi Aïch, la ville de sa naissance et de son enfance, et bien sûr d’Alger où se sont écarquillées ses yeux d’adulte. Il a préféré les raconter à travers ses intenses souvenirs d’enfance et d’homme mûr et accompli où les gens, les paysages et les senteurs prennent toute leur importance. Un clin d’œil à Mouloud Feraoun. Et c’est par la nouvelle qu’il a choisi de faire parler son cœur et sa mémoire, de manière la plus simple possible, sans fioritures ni faux semblants. Il raconte les siens, sa famille, sa tribu et sa région, une palette infinie de tranches de vie de tous ceux qui ont traversé l’Algérie, de la guerre de Libération à aujourd’hui, cette Algérie ardue et complexe que l’histoire n’a pas épargnée, des colons français arrogants et destructeurs, aux Algériens eux-mêmes que le fanatisme religieux a transformés, le temps d’une décennie, en égorgeurs de masse. Mais l’Algérie n’a jamais cessé d’être aimée par Dieu et ses authentiques habitants, de tout temps armés de résistance et de résilience, les femmes en premier. A ces gardiennes des valeurs et protectrices des vies, Boukhalfa leur doit tout, comme il est reconnaissant envers les hommes de sa famille et de sa tribu au caractère fruste, mais d’une immense générosité. De Sidi Aïch à Alger, un parcours de vie dans un pays qui est le sien et qui est le nôtre.
Ce pays qui est le mien
Nouvelles Boukhalfa Belaloui - aux editions Framed