«Non à la criminalisation des activités citoyennes !»

09/01/2022 mis à jour: 03:54
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Plus de 300 juristes, universitaires, hommes politiques, militants et journalistes ont signé, hier, une pétition (https://www.leslignesbougent.org/petitions/large-solidarite-5930/) pour la défense des droits constitutionnels des Algériens face à la répression. «S’organiser et se réunir sont des droits constitutionnels», «Non à la criminalisation des activités citoyennes : politiques, associatives et syndicales !» «libérez les détenus d’opinion et les journalistes !»  réclament les signataires en dressant un tableau sombre de la situation des droits de l’homme en Algérie.

«Nous, signataires de cette déclaration, appelons à : l’arrêt immédiat des arrestations, des poursuites et des procédures administratives contre les actrices et acteurs politiques, sociaux, associatifs et syndicaux et leurs organisations ainsi que l’abrogation des lois liberticides illégitimes (article 87 bis du code pénal, notamment), ‘‘adoptées’’ pour affronter les revendications démocratiques du hirak populaire», précisent les rédacteurs de cette pétition. Ils rappellent, dans ce sens, que «le droit de s’organiser est un droit constitutionnel».

«Son abolition, au prix d’une vague répressive honteuse qui n’épargne aucune corporation (universitaires, journalistes, avocats, fonctionnaires...), est une escalade irresponsable qui hypothèque l’avenir du pays et la cohésion de la société», mettent-ils en garde, en appelant aussi à la libération, sans délai, de tous les détenus d’opinion et à leur réhabilitation.

Les signataires réclament également «l’annulation de toutes les procédures en cours contre les organisations – partis politiques, associations, syndicats –, qui animent la vie publique nationale, régulent le vivre-ensemble dans notre pays». «La dérive en cours piétine tous les engagements internationaux de l’Algérie en matière de respect des droits de l’homme et la met au ban des nations», soulignent-ils.

En soumettant ces revendications, les initiateurs de cette pétition affirment que «l’offensive répressive contre les libertés des Algériennes et des Algériens et contre leurs droits constitutionnels à l’expression, à la réunion et à l’organisation s’est dangereusement amplifiée en ce début d’année 2022». «Une organisation politique, le Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJA), née, parmi d’autres, de l’élan populaire du hirak pour le changement démocratique, est aujourd’hui la cible du rouleau compresseur sécuritaire.

Un de ses dirigeants, Nasser Eddine Hamitouche, est en garde à vue depuis le 2 janvier à la gendarmerie de Bir Mourad Raïs, avant que son porte-parole, Hicham Khiat, déjà sous contrôle judiciaire, ne soit à son tour interpellé sur son lieu de travail à Blida le 6 janvier», soulignent-ils, en rappelant aussi les menaces qui pèsent sur le RCD, l’UCP, le PST, RAJ, et l’emprisonnement du leader du MDS, Fethi Gherras.

Selon eux, la «répression s’attaque aujourd’hui aux droits syndicaux». «De nombreux syndicalistes des secteurs sociaux, en lutte pour défendre leurs intérêts moraux et sociaux, sont soumis, ces dernières semaines, à des enquêtes sécuritaires, et risquent des poursuites pénales sur le modèle désormais classique de la répression des acteurs et des revendications politiques. Les Algériennes et les Algériens sont interdits de toute forme d’organisation autonome : cela est inacceptable  !» condamnent-ils. 

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