Nadir Filali, directeur de l’agence Eleven Events, est organisateur du Salon international du bâtiment et de l’aménagement (Batimex). Il revient sur cette manifestation, l’une des plus importantes en matière de construction et de bâtiment en Algérie.
- Qu’est-ce qui marque cette troisième édition du Batimex ? Et quelle est la thématique retenue cette année ?
«Des innovations et des solutions constructives pour un bâtiment durable et plus performant» est la thématique choisie pour cette troisième édition du Batimex. Plus de 80 exposants sont présents au Salon, dont 8 entreprises publiques. Des entreprises étrangères implantées en Algérie, comme la société algéro-chinoise Shanghai Construction, et Aksa, une entreprise algéro-turque spécialisée en générateurs électriques, sont également présentes.
Nous sommes accompagnés par 16 partenaires. Nous attendons la venue de plus de 10 000 visiteurs durant les quatre jours du Salon. En 2023, nous avons reçu 1600 visiteurs. Ce qui est nouveau au Batimex est l’introduction d’un débat sur l’intelligence artificielle dans le domaine de la construction.
- Un thème prévu lors de conférences au Salon…
Oui. Deux architectes algériens vivant en Grande-Bretagne et aux Emirats arabes unis, Chafik Zerrouki et Yasmine Dechouk, vont discuter des applications de l’intelligence artificielle dans la construction des bâtiments. L’intelligence artificielle (IA) est une nouvelle niche. L’IA permet de gagner du temps, de consommer moins d’énergie. Elle permet aux architectes de mieux innover.
C’est devenu un outil essentiel pour le développement de la construction. Nous avons prévu en tout une vingtaine de conférences avec des intervenants de renom, à l’image de Amar Lounes, qui a décroché le prestigieux prix Geste d’or, de Chafik Zerrouki, qui a collaboré avec Zaha Hadid (architecte d’origine irakienne de renommée internationale, décédée en 2016) en Grande-Bretagne. Djamel Klouch, qui est actuellement parmi les plus grands urbanistes au monde, est également présent.
- Le Salon est marqué par la présence d’ambassadeurs africains...
Oui, parce que nous nous axons sur le marché africain, sur l’investissement algérien en Afrique et sur l’exportation vers ce continent. Le produit algérien est d’excellente qualité. Il s’agit aujourd’hui de conquérir le marché africain après les directives des hautes autorités du pays. Les ambassadeurs du Sénégal, du Zimbabwe, de la Mauritanie, de la Tanzanie et du Pakistan ont confirmé leur présence au Batimex.
Des opérateurs économiques et industriels algériens vont avoir des discussions avec ces diplomates en présence d’experts en finances et en économie pour essayer de dégager des opportunités d’investissement et d’exportation, de créer du networking.
- Quels sont les produits algériens du secteur du BTPH qui pourraient être exportés vers le marché africain ?
Il n’y a qu’à citer l’immense marché du Nigeria avec 215 millions d’habitants où des entreprises algériennes sont déjà présentes. Notre sponsor BMS Electric exporte vers neuf pays africains.
Le mouvement d’exportation et d’investissement va s’intensifier, surtout avec les nouvelles procédures et l’ouverture d’une banque algérienne en Afrique de l’Ouest, à l’image de l’Algerian Union Bank (AUB).
- Le nombre de visiteurs est en augmentation continue depuis la première édition du Salon. Un signe que la manifestation monte en puissance. Qu’en est-il de l’intérêt des professionnels du bâtiment ?
Il y a un grand engouement des visiteurs et des professionnels pour le Salon, où ils trouvent des produits de qualité, exposés dans un bel édifice. Batimex est un Salon diversifié avec la présence de 32 secteurs d’activité. Une participation qui ne cesse de s’accroître.
L’espace d’exposition ne suffit plus. J’ai discuté avec le wali de Annaba sur l’importance d’un projet de réalisation d’un palais des expositions dans la ville. Un projet est en cours d’étude. Avec la réalisation de ce palais, nous pourrons dans le futur accueillir plus d’exposants, plus de visiteurs et l’événement prendra plus d’ampleur.
- Avez-vous établi des liens avec l’université et les écoles d’architecture et d’urbanisme ?
Nous sommes toujours en contact avec l’université. Les étudiants et les enseignants sont à chaque fois invités à assister aux conférences pour s’enquérir des nouvelles idées et des innovations.
Nous sommes en contact avec le Club des étudiants en architecture. Nous travaillons aussi avec l’Association nationale des architectes (ANA) et le Conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA). Nous ne pouvons pas organiser un Salon de construction et de bâtiment sans avoir ces deux partenaires. Nous les consultons pour le choix des thèmes et des conférenciers. Ce partenariat est essentiel pour nous.