Mythes, réalité, espoirs…

26/09/2024 mis à jour: 08:16
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Ce qui était redouté est arrivé, Israël tapisse le Liban de bombes, semant mort et désolation, des milliers de morts et de blessés, en grande partie des civils, dont des enfants.

 Nombre d’infrastructures ont été détruites, et par milliers des Libanais fuient vers la Syrie voisine. Les F35 et les F16 livrés par les Etats-Unis font  régulièrement une ronde macabre entre Ghaza et le pays des Cèdres, une nouvelle fois agressé violemment par Israël  depuis les années 1980. C’est toute la région qui est donc à feu et à sang avec la complicité directe de la plupart des pays européens et surtout des Etats-Unis, qui livrent tout l’armement nécessaire à l’armée israélienne assorti d’une large aide financière et d’un puissant soutien diplomatique à Tel-Aviv. L’intention israélienne est d’impliquer d’autres acteurs, notamment l’Iran, pour pousser les Etats-Unis à intervenir contre lui directement.

 L’Iran résiste aux provocations, la toute dernière : l’assassinat sur son sol d’Ismaël Haniyeh, leader du Hamas, par une frappe israélienne. 

Le prétexte de Tel-Aviv mis en avant est de neutraliser le Hezbollah qui, malgré des pertes sévères, notamment des attentats contre des responsables, ne cesse de riposter en ciblant des objectifs militaires israéliens. Tout cela est mené concomitamment avec l’invasion de Ghaza, qui boucle maintenant une année. Il faut rappeler que le 7 octobre dernier,  ce fut la fin de ce qui était appelée la suprématie militaire de l’armée israélienne et de ses services de renseignement : une audacieuse attaque d’un groupe de résistants du Hamas a eu lieu à l’intérieur même d’Israël, se soldant par la capture de centaines de civils et de soldats pour être échangés avec Tel-Aviv en contrepartie de concessions politiques. 


Mais jusqu'à aujourd'hui, un seul accord a eu lieu du fait des blocages et de la mauvaise volonté du Premier ministre israélien, plus soucieux de poursuivre la guerre que du sort de ses compatriotes. Même la forte pression des familles des otages a été ignorée par Netanyahu, obsédé par le maintien au pouvoir afin d’échapper à la justice de son pays pour des faits de corruption. Il s’appuie essentiellement sur des ministres suprémacistes, soucieux de voir se réaliser le mythe du «Grand Israël», incluant Ghaza et la Cisjordanie. Mais l’invasion de Ghaza n’a pas été une promenade de santé pour l’armée israélienne, qui a enregistré depuis le 8 octobre de lourdes pertes en hommes et en matériel en dépit de sa technologie et du pont aérien militaire des Etats-Unis et de l’Europe. Son seul «palmarès» a  été la destruction quasi totale de l’enclave de Ghaza sous un tapis de bombes, avec son lot terrifiant de plus de 41 000 Ghazaouis tués, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants. 

Un génocide qui lui a valu une immense désapprobation de la communauté internationale, qui s’est rendue à l’évidence qu’Israël n’a pas agi pour se «défendre», ainsi que le clame sa propagande largement relayée en Occident, mais qu’elle mettait enœuvre une autre phase de son projet colonial historique qui consiste, cette fois-ci, à vider Ghaza de sa population et s’assurer l’appropriation de l’enclave. En parallèle, accélérer l’opération d’accaparement des terres palestiniennes de Cisjordanie par un demi-million de colons juifs agissant sous la protection de l’armée. Des centaines de Palestiniens sont tués et des quartiers entiers de villes et villages rasés.  

La justice internationale a fini par s’impliquer directement, mettant en relief le caractère génocidaire de la politique israélienne. Pour le monde entier, est tombé le mythe d’Israël «Etat démocratique» et nombre de peuples, d’Etats et d’ONG de toute nature se sont dressés, appelant sans cesse l’Occident à ne plus fournir à Tel-Aviv des armes et du soutien économique et diplomatique, alors même qu’il s’est rendu coupable  de violations et d’abus persistants, généralisés et systématiques contre la population palestinienne. 
Ces abus constituent des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un génocide. 

Il est exigé aussi de reconnaître les causes premières profondes à l’origine des agressions militaires israéliennes en cours, notamment le colonialisme de peuplement et l’apartheid, et d’y riposter par des mesures concrètes que sont le retrait immédiat et inconditionnel d’Israël des Territoires palestiniens occupés depuis 1967, ainsi que la réalisation de l’autodétermination du peuple palestinien et de son droit au retour. L’ONU est particulièrement interpellée pour agir en ce sens, notamment son Assemblée générale, pour que soit évité ou contourné le droit de veto américain qui, jusque-là, a été mis à la disposition d’Israël. 

Avec le risque que les Etats-Unis se radicalisent davantage avec une arrivée possible de Donald Trump au pouvoir. Mais avec la mise à nu de la nature même d’Israël, les masques qui tombent et la résistance inébranlable des Palestiniens, il y a espoir que les choses changent et que s’amorce le début de la fin du drame de 70 années de colonisation de la Palestine. 
 

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