Le musée met à la portée des enfants, de manière simplifiée, un patrimoine très riche et éclectique.
Implanté au cœur du parc de la Liberté au boulevard Krim Belkacem, le musée de l’Enfant est un espace intellectuel et de divertissement rapprochant ce public spécifique des différents éléments du patrimoine culturel national, notamment à travers la série de poupées qui donne une image exhaustive de la diversité des habits traditionnels algériens et universels.
Inauguré il y a 56 ans, le musée de l’Enfant, relevant de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), met à portée des enfants, et de manière simplifiée, un patrimoine très riche et des modèles d’antiquités, des poupées et des produits d’artisanat ayant une relation avec l’enfant, dont certains fabriqués par des enfants.
Ces fabrications mettent en lumière la diversité et la richesse du patrimoine culturel algérien, notamment les habits traditionnels algériens et universels permettant aux enfants de renforcer leur identité, la fierté de leur patrimoine et l’ouverture sur les cultures universelles.
Les visiteurs du musée peuvent découvrir une série de poupées vêtues de différents habits traditionnels algériens, à l’instar du bedroun, qouiyet, m’lahfa, m’laya et hayek mrema, outre les vêtements traditionnels kabyles, chaouis, terguis de Ghardaia et de l’Atlas saharien en sus du burnous, chachia et khaima.
Le musée compte également un pavillon qui met en lumière des aspects des habits traditionnels des leaders de la résistance populaire algérienne contre le colonialisme, à l’image de l’Emir Abdelkader, Lalla Fatma N’soumer, Cheikh Bouamama et autres, qui sont un don de l’artisane Mme Lebassi qui a offert, en 2011, une série de poupées.
Le jeune public aura à découvrir une poupée en bois, Pinocchio, un cadeau reçu de l’ambassade d’Italie en 1965, outre trois grandes poupées japonaises en tenue traditionnelle, kimono comptant parmi les vieux acquis du musée (1964).
Le musée expose aussi des costumes traditionnels de plusieurs autres pays, en l’occurrence la Belgique, la Russie, la Norvège, la Suède, la Hongrie, la France, le Pakistan, la Syrie, la Palestine et le Sénégal ce qui permet à l’enfant de connaître d’autres cultures et traditions.
Dans la deuxième salle, réservée aux travaux manuels, sont exposées des œuvres en céramique réalisées par des enfants d’Algérie et d’autres pays du monde dans le cadre de l’échange, outre des modèles de navires et de jeux traditionnels, ainsi que des tableaux composés de poupées en bois et de papier.
A cet effet, la directrice du musée, Abadou Samia, a déclaré que l’établissement, inauguré officiellement en 1966 sur proposition du défunt plasticien, Louil Mohamed dans un édifice construit en 1865, a été transformé à la demande de son ancien propriétaire en musée d’art et d’histoire en 1950.
Spécialiste en archéologie, l’intervenante a souligné que le musée compte plus de 5000 pièces entre poupées et travaux manuels en céramique, plus de 400 dessins réalisés par des enfants d’Algérie et de différents pays à travers le monde, répartis sur deux salles d’exposition.
Le musée dispose également d’une bibliothèque comprenant près de 4000 livres pour enfants en plusieurs langues et traitant de divers thèmes, a-t-elle ajouté, précisant que «ces acquis qui remontent à 1964 représentent des dons et présents reçus de consulats et d’ambassades accrédités en Algérie».
Mme Abadou a relevé que le musée «combine entre sa mission éducative pour préserver l’identité nationale et sa mission récréative avec des méthodes simplifiées pour comprendre les éléments du patrimoine et de l’histoire.
Il organise des ateliers dédiés à la peinture, l’horticulture et au recyclage des matériaux récupérés pour encourager le sens écologique et préserver l’environnement et d’autres activités récréatives.
«Parmi les futurs projets du musée, l’organisation d’ateliers sur les fouilles archéologiques au profit des enfants pour les sensibiliser à l’importance de préserver le patrimoine et d’organiser des visites aux sites archéologiques à l’instar de Tipasa, à la fouille de la place des Martyrs, au quartier de La Casbah et à la Citadelle d’Alger. Il s’agit également de l’intensification des contacts avec différents établissements éducatifs pour encourager les visites au musée et la découverte de sa collection rare.
Approchés, des visiteurs du musée, y compris des enfants et leurs parents, ont souligné l’importance de faire connaître et de promouvoir cet important édifice culturel ainsi que la nécessité de le réhabiliter et moderniser pour attirer davantage de public parmi les enfants, appelant à mettre en place des passages pour les personnes aux besoins spécifiques pour leur faciliter l’accès au musée.