Musée d’art moderne d’Oran : Une exposition collective représentative des nouvelles tendances

16/07/2023 mis à jour: 10:57
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Des oeuvres d’artistes aux différents tendances

Une occasion de découvrir de nouveaux talents et, par-delà, les nouvelles visions préconisées par la nouvelle génération. Les artistes qui optent par exemple pour les installations se comptent sur les doigts d’une seule main, mais Benkablia Faten Zahra n’a pas hésité à franchir le pas avec notamment son œuvre intitulée Pacific.

 A première vue, à la vue de tous ces morceaux de tissus suspendus, certains visiteurs n’ont pas tardé à faire le lien avec ce qui leur vient d’emblée à l’esprit, à savoir une manière de faire déjà vue dans la tradition avec la symbolique que pourrait représenter chaque pan d’étoffe accroché, mais l’idée de l’artiste est de dénoncer le fléau de la pollution.

 Ce lien est intéressant dans la mesure où dans ce cas-là, ce sont aussi les gestes individuels d’apparence anodins qui aboutissent à l’émergence de zones de concentration de tous ces plastiques multicolores qui défigurent les paysages autant sur terre que sur mer. «L’œuvre n’est pas achevée et dans mon esprit il s’agit de continuer à suspendre tout ce qui me tombe sous la main jusqu’à saturation», explique l’artiste qui vient juste de sortir de l’école des beaux-arts d’Oran. 

«C’est ce qui se passe en ce moment avec la formation de tout un continent de déchets en plein milieu de l’océan, d’où le titre de mon travail mais c’est aussi la même chose au niveau local.» Pour sa génération, l’esthétique environnementale se pose avec acuité. Benkablia Faten Zahra participe également avec un autre tableau tout aussi créatif, une peinture sous forme de rideau ondulé qui présente des images différentes selon qu’on le regarde d’un côté ou de l’autre. 

Sur un autre registre, l’univers de Amine Mrah est tout aussi remarquable avec ses visions cauchemardesques peignant un monde apocalyptique. Sur des fonds souvent noirs, araignées géantes, têtes monstrueuses, des esquisses de nus etc., semblent emprisonnés et agglutinés comme s’ils n’attendaient qu’un signe pour sortir envahir le réel. 

Ce n’est pas à proprement parler du surréalisme mais cette façon de voir «le monde» tranche avec ce qu’on a l’habitude de voir dans la peinture en général. Des portraits et des paysages sont également proposés aux visiteurs par d’autres artistes, mais  à chaque fois avec une touche nouvelle. C’est le cas avec Souad Ourabah qui voit dans la représentation de la femme une manière de résister aux préjugés. Ikram Benarbia fait éclater de la poterie pour aboutir à des œuvres artistiques originales. Certains optent pour l’abstraction pure avec notamment cette série de toiles qui donnent à voir ce qui s’apparent à des spectres lumineux mais détournés de leurs couleurs naturelles. 

D’autres artistes optent pour des travaux plus classiques comme chez Adila Hamadi influencée par le style Paul Gauguin et la vie dans les îles du pacifique ou chez Smain Ferragui et ses paysages marins. Hormis toute une partie réservée aux photographies artistiques, les maquettes réalistes représentant des bateaux ou des motos et signées Rabia Abderrahmane sont étonnantes dans la mesure où elles ont toutes été réalisées sur la base de recyclage d’objets divers notamment de plastique, une manière de redonner une seconde vie à certains déchets.  

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