Jusqu’au 14 septembre prochain, le Musée d’art moderne d’Oran (Mamo), situé à la rue Larbi Ben M’hidi, abrite une intéressante exposition collective de 30 artistes-peintres.
Un même format (1,20 m sur 1,20 m) et une même date, juin 2022, caractérisent la trentaine de tableaux de peinture exposés jusqu’au 14 septembre prochain dans le hall central du Musée d’art moderne d’Oran.
Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du programme culturel entourant les Jeux méditerranéens et ont déjà été exposés dans ce même lieu, à l’étage, mais pour une très courte durée et en parallèle avec d’autres exhibitions du même genre. C’est une occasion pour les remettre en valeur au profit des amateurs d’art. En effet, l’unicité du format préconisé ne veut nullement dire uniformité des thématiques abordées.
L’exigence «un artiste, un tableau» imposée ici a eu comme effet d’aboutir à une exposition particulièrement riche et variée. Une véritable profusion de styles, étalés sur plusieurs registres allant du figuratif à l’abstrait, rehaussée par une polychromie d’ensemble représentant les élans créatifs de chacun des peintres participants.
Certains parmi ces derniers, à l’instar de Mhamed Oulhaci ou Noredine Belhachemi, ont déjà acquis une grande notoriété, mais tous les autres ne manquent pas de talent, pour ne citer que Abdelkader Belkhorissat, Adlene Djeffal ou Saïd Debladji. Seul bémol, les femmes exposantes sont rares mais leur présence en tant que personnages dans les œuvres proposées est remarquable.
Certaines œuvres peuvent donner l’air d’être circonstancielles, ce qui apparaît nettement dans les rares travaux représentant des sportifs ou leur univers, mais, en général, toutes transcendent cette conjoncture. Certes les atmosphères sont plutôt bon enfant pour coller à la feuille de route des JM, insistant sur la nécessité de refléter la «bonne image» partout, mais les choix esthétiques forgés depuis longtemps par certains peintres ne manquent pas de transparaître derrière «la commande».
Le style décoratif, notamment d’inspiration calligraphique mais pas seulement, adopté par beaucoup de peintres d’Oran et de sa région, est représenté dans l’exposition mais seulement à la bonne dose. Un des tableaux représentant plusieurs mains entrecroisées et formant des carrés, un pavage simple, évoque vaguement une inspiration des travaux de l’artiste néerlandais Echer, mais la comparaison s’arrête-là. C’est pour tout cela que cette exposition mérite le détour.