A l’initiative d’Avicenne Club, un club estudiantin, affilié à la faculté de médecine de l’université Oran 1, 13 artistes du domaine médical exposent leurs œuvres au Musée d’art moderne d’Oran (MaMo), depuis mardi.
Ce sont en tout 98 œuvres qui sont accrochées sur les murs du MaMo, entre photographies, peintures et dessins, dans une exposition collective destinée au grand public. Première en son genre à Oran, cette manifestation, comme nous l’explique un des organisateurs, consiste en une exposition d’art dont les artistes sont exclusivement des étudiants dans le domaine médical, des médecins diplômés ou encore des pharmaciens.
Notons qu’il n’y a pas de thèmes prédéfinis, chacun des participants pouvait donner libre cours à son imagination, à ses états d’âme, à ses ressentis. Ça allait, pour ce qui est de Majda Boukessassa, d’une belle illustration photographique de la fleur de pêcher de Aïn El Turk, à un œil, les paupières grandes ouvertes, qui vous contemple (à ne pas voir de lien avec Big Brother, du moins, nous semble-t-il), présenté comme la fenêtre de l’âme et précisant que «les nuances de textures et de couleurs de l’iris sont infinies, ce qui fait de votre œil une véritable carte d’identité», enfin aux Ponts suspendus de Constantine, plus précisément le pont de Sidi Rached qui était, à l’époque de sa construction, le pont en pierre le plus haut du monde, est-il indiqué.
Ines Rahal, autre participante, a jeté, elle, son dévolu sur le dessin et la peinture à l’aquarelle, notamment une vue aérienne sur l’Arc de triomphe de Paris et les axes qui l’environnent, dessinés avec moult détails tant on s’attarde longtemps à contempler cette œuvre, dénichant à chaque fois des petites précisions ou des clins d’œil embusqués.
Il y a aussi ce dessin fait seulement à partir de lignes droites au crayon, ce qui donne au final un paysage naturel étonnant. Bennacer Samah reprend la nuit étoilée de Vincent Van Gogh ou fait le portrait de Nefertitti, cette ancienne reine égyptienne, avec cette présentation «L’audace est une royauté sans couronne».
Elle modèle également, à l’aide de plâtre et de peinture acrylique, une lune sur 40 cm de diamètre. Abderrahman Kaddar expose lui un montage de trois photographies de trois canyons différents dans la wilaya de Djanet, et la combinaison des trois donne l’impression au visiteur qu’il a en face de lui un seul canyon.
D’autres artistes se sont consacrés au portrait, comme Abdeli Maroua, où il braque ses projecteurs sur les personnes âgées, rendant hommage à la vieillesse, plus exactement à l’art de vieillir, alors que Cherine Assia a mis en relief, à travers l’exposition de ses photos, le patrimoine architectural oranais. Univershitty, œuvre de Ghezzal Ilyes Nasreddine, a un ton aigu et triste, selon l’artiste, voulant nous raconter la réalité de l’étudiant algérien et ses souffrances à l’université et sur le campus.
Des œuvres, comme Transe, Essence ou Substance, Benghani Mahieddine, parlant du fléau des stupéfiants ou de la nécessité de la transfusion sanguine, sont faites par ordinateur, à la souris (sur paint, microsoft) avant d’être peint sur paint shop et donne au final un bon résultat. Ghizlène Missoum, avec ses photos en noir et blanc, a choisi de parler de l’enfance, à travers de très belles captures, notamment au village espagnol de Tiaret.
Cette belle exposition, le public a loisir de la visiter jusqu’au dernier jour de l’année !