L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a alerté hier contre une éventuelle offensive terrestre des forces d’occupation israélienne contre Rafah, dans le sud de la Bande de Ghaza, affirmant qu’une telle opération serait «catastrophique».
Dans un communiqué repris par des médias, la directrice générale de MSF, Meinie Nicolai, a indiqué que «l’offensive terrestre annoncée (par l’entité sioniste) contre Rafah serait catastrophique et ne doit pas avoir lieu».
«Plus d’un million de Palestiniens, dont beaucoup vivent dans des tentes et des abris de fortune, sont désormais confrontés à une escalade dramatique de ce massacre qui se poursuit toujours», a-t-elle fait remarquer.
Meinie Nicolai a ajouté qu’ «aucun endroit n’est sûr à Ghaza, et des déplacements forcés répétés ont poussé les gens vers Rafah, où ils sont piégés dans un minuscule lopin de terre et n’ont aucune autre option». Elle a déploré que «tout cela s’est déroulé au vu et au su des dirigeants mondiaux».
Elle a affirmé qu’«il est désormais presque impossible de travailler à Ghaza», notant que «toutes (leurs) tentatives, pour fournir des soins vitaux aux Palestiniens, ont été diminuées par les bombardements».
Plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Ghaza ont trouvé refuge à Rafah au lendemain de l’agression sioniste continue contre la Bande de Ghaza lancée le 7 octobre 2023. La population de Ghaza souffre par ailleurs d’un niveau «sans précédent» de conditions proches de la famine en raison de l’agression sioniste contre l’enclave, a indiqué le même jour le Programme alimentaire mondial (PAM).
Quelque 550 000 personnes se retrouvent face à une insécurité alimentaire catastrophique, alors que toute la population est affectée par la situation, a déploré de son côté l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont le siège est à Rome.
«On assiste à des niveaux sans précédent d’insécurité alimentaire aiguë, de faim et de conditions proches de la famine à Ghaza», a déclaré la directrice générale adjointe de la FAO, Beth Bechdol, citée dans un communiqué de la FAO.
La totalité des 2,2 millions d’habitants à Ghaza figurent dans les trois niveaux plus élevés d’urgence alimentaire, du niveau 3 d’urgence au niveau 5 de catastrophe.
La classification de sécurité alimentaire (IPC) compte en tout 5 niveaux. «A ce stade,
environ 25% de ces 2,2 millions figurent dans les niveaux plus élevés de la classification IPC», a souligné Beth Bechdol. Nombre des civils en fuite dorment dehors dans des tentes ou des abris de fortune, en manque d’eau, de nourriture et de services sanitaires.
«En ce moment, la priorité absolue est d’assurer que la nourriture, l’eau et les fourniture médicales soient les livraisons prioritaires entrant dans Ghaza», a indiqué Beth Bechdol.
Ghaza assurait sa «propre production de fruits et légumes, et disposait d’un secteur solide de production de bétail à petite échelle», mais «selon nos évaluations des dégâts, la plupart de ces élevages mais aussi l’infrastructure nécessaire pour la production agricole ont été virtuellement détruits», a-t-elle déploré.