Mouloud Feraoun : Réédition d’une version originale du Fils du pauvre

20/05/2023 mis à jour: 18:35
1908

La fondation Mouloud Feraoun annonce la réédition de deux romans majeurs de l’écrivain Mouloud Feraoun (1913-1962). Dans un communiqué publié hier par son fils Ali Feraoun, il est précisé la «disponibilité nouvelle de l’édition  de deux nouveaux ouvrages revus, complétés des textes apurés des manuscrits d’origine» du célèbre romancier. 

Les éditions publiées par la fondation sont «commentées par des experts académiques». Il s’agit du Fils du pauvre, roman autobiographique achevé en 1948 et publié pour la première fois en 1950 aux éditions Le Puy, Cahiers du nouvel humanisme. 

Le texte, réédité par le Seuil en 1954, a été censuré. La fondation annonce la «réintégration» des parties censurées par l’éditeur parisien. «Le Fils du pauvre est le plus célèbre des romans de Mouloud Feraoun. Cette édition a la particularité d’être la seule disposant du texte original. Y ont été réintégrés tous les textes censurés de l’édition initiale. La seule édition à redonner à cette œuvre majeure la profondeur et la symbolique voulue par l’auteur», souligne l’institution dirigée par Ali Feraoun. 

L’autre œuvre rééditée est  La Cité des roses. «Ultime roman de Mouloud Feraoun. Certainement le roman le plus abouti mais aussi le plus dérangeant en son temps par la puissance de la symbolique qui en ressort. Cette édition complète est augmentée d’une postface, l’étude académique du professeur Etsuko Aoyagi, traducteur des œuvres de Feraoun au Japon», précise la fondation. 

Œuvre posthume, La Cité des roses Roses, qui est une histoire d’amour entre un Algérien et une Française, a été achevé en 1962. Il a été publié à titre posthume en 2007. 

Né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel en Haute Kabylie, Mouloud Feraoun est un des auteurs majeurs de la littérature algérienne de graphie française. Son parcours dans un contexte colonial oppresseur est exceptionnel. Boursier à l’école primaire supérieure de Tizi Ouzou, il est reçu au concours d’entrée de l’Ecole normale d’instituteurs de Bouzaréah (actuellement Ecole normale supérieure). 

Il commence sa carrière d’instituteur à Taourirt Aden (Mekla) puis est nommé dans son village natal. Muté à Taourirt Moussa Ouamar, commune d’Aït Mahmoud (Beni Douala), il est nommé directeur du cours complémentaire de Fort National (Larbaâ Nath Irathen). 

Dernier poste occupé : directeur de l’école Nador de Clos Salembier (Alger). Il est assassiné avec cinq de ses collègues le 15 mars 1962 à Alger par un commando de l’OAS. 

Grand humaniste, Feraoun est auteur de plusieurs œuvres : Le Fils du pauvre, La Terre et le sang, Jours de Kabylie, Les chemins qui montent, Les poèmes de Si Mohand, Journal 1955-1962, Lettres à ses amis, L’Anniversaire et La Cité des roses.
 

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