Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (CAF) et Florentino Perez, le président du Real Madrid, ont une chose en commun. Tous deux militent pour la création de la super-ligue en Afrique et en Europe. Leur stratégie et leurs objectifs divergent totalement. Les deux ne sont pas dans la même situation par rapport à leurs environnements respectifs. Le Sud- Africain est en terrain conquis, lorsqu’il présente son projet et ses ambitions. Les dirigeants de la CAF et des fédérations africaines n’émettent aucune objection. Ils boivent ses paroles et promesses. Le président du Real Madrid, lui, fait l’objet de fortes pressions pour abandonner le projet. La majorité des acteurs du football européen le soupçonnent, avec sa poignée d’affidés, de chercher à gonfler les comptes et caisses de la douzaine de clubs européens qui, au départ, étaient emballés par le projet. Ils ont fait une petite marche arrière en attendant des jours meilleurs pour reposer le projet sur la table. La FIFA s’est déclarée sceptique après avoir encouragé le projet. Elle a fini par rejoindre le rang des réfractaires. Elle s’est rapidement rabattue sur l’Afrique et a encouragé Patrice Motsepe à lancer la super -ligue sur le continent, alors que le football peine à trouver des financements. Lorsqu’il parle de la super-ligue en Afrique, le président de la CAF fait miroiter la somme d’un million de dollars que générera la nouvelle compétition et annonce dans la foulée qu’il multipliera les primes qui seront distribuées aux clubs. L’argent est son cheval de bataille pour valider sa proposition. Pas un mot sur le développement du football, sa faiblesse en matière d’infrastructures et bien d’autres sujets. Le président du Real Madrid, Florentino Perez, lui, met l’accent sur l’amélioration du niveau de la compétition qui, à ses yeux, générera plus de ressources financières qui ensuite seront réparties entre les différents segments du football avec comme finalité élever le niveau des joueurs et de la compétition, quitte à mettre un trait sur les compétitions inter-clubs organisées par l’UEFA. L’un (Motsepe) cherche à appâter les clubs par des effets d’annonces et un misérable million de dollars et l’autre (Perez) vise à élever le niveau pour attirer plus d’annonceurs et d’argent qui sera utilisé pour renforcer la qualité du spectacle. Deux visions différentes. Yazid Ouahib